Près de 1.932.000 familles algériennes sont démunies en 2014, en augmentation de 304.000 familles par rapport à 2013, selon des chiffres fournis par le Ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme.
Plus de 9 millions d’Algériens vivent en dessous du seuil de pauvreté, rapporte la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) dans un communiqué diffusé le 18 octobre 2014 à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté.
Près de 1.932.000 familles algériennes sont démunies en 2014, en augmentation de 304.000 familles par rapport à 2013, selon des chiffres fournis par le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme.
Le secrétaire national de la LADDH, Houari Kaddour, s’indigne : dans un entretien accordé au quotidien francophone El Watan, il interpelle l’opinion publique pour « prendre conscience » de la gravité du phénomène. Pour lui, « la pauvreté est une atteinte aux droits de l’homme. Tout enfant, tout jeune, homme, femme, détient le droit à un niveau de vie adéquat pour sa santé et son bien-être, à l’alimentation, à l’habillement, au logement, aux soins médicaux et aux services sociaux. »
L’Algérie, bien qu’elle soit classée « 6e puissance mondiale en matière de production de gaz et 2e pays africain en matière de production du pétrole, après le Nigéria », adopte une politique économique « qui s’éloigne de plus en plus du développement de la richesse et de l’accès de tous à ce développement », indique Me. Debouz, président de l’organisation.
« Notre économie se résume à une répartition de la rente »
Dénonçant la passivité des autorités, « qui devront désormais penser à ces millions d’Algériens qui peinent à subvenir à leurs besoins les plus élémentaires », Me. Dabouz estime que « notre économie se résume pas à une répartition de la rente. »
« Cette répartition ne s’effectue pas sur des paramètres garantissant l’équité », explique-t-il, avant de renchérir : « Il y’a ségrégation dans la redistribution de la rente, faisant que certains sont gracieusement payés à ne fournir aucun effort, alors que d’autres triment durement et sont mal payés, ou complètement exclus de ce processus de distribution. »
Le président de la LADDH invite par la suite les autorités publiques à engager des efforts en faveur d’une politique de développement économique plus équitable, à l’heure où le Salaire national minimum garanti est de 18.000 Da, loin des 55.000 Da revendiqués par le Syndicat national des personnels de l’administration publique (Snapap).
Les différentes augmentations de salaires enregistrées ces dernières années n’ont visiblement pas touché les couches les plus démunies. Les politiques d’aide sociales, montrent, ainsi leurs limites.