En matière d’investissements, l’Entreprise du port de Béjaïa a arrêté un programme pour la modernisation et le renforcement de ses moyens de manutention, moyens navals ou des infrastructures et superstructures, dédiés à l’entreposage des marchandises ; un programme qui sera concrétisé à court, à moyen et à long terme.
L’Entreprise portuaire de Béjaïa (EPB) a clôturé le premier semestre 2014 avec une hausse du trafic global de près de 6%, a déclaré à Maghreb Emergent son P-DG, Djeloul Achour. Une croissance, qui conforte,dit-il, «notre détermination à relever de nouveaux défis, en collaboration avec la communauté portuaire et les pouvoirs publics».
En effet, le trafic global au 1er semestre de l’année en cours a affiché une évolution de 5,82% avec un volume de 10,7 millions de tonnes. La hausse a été enregistrée aussi bien au débarquement (+2,32%) qu’à l’embarquement (10,56%). L’augmentation est due principalement aux «importations des produits dominants», en l’occurrence les oléagineux (89,44%), le maïs (26,93%), le blé (17,19%), le ciment (30,61%), le fer (17,9%) et les hydrocarbures raffinés (8,62%). S’agissant des exportations, une croissance de 10,6% a été enregistrée grâce notamment au pétrole brut, qui a cru de 13,37%.
A propos du trafic selon le mode de conditionnement, le P-DG de l’EPB a indiqué que le volume total des vracs liquides a augmenté légèrement à l’importation de 1,36%, alors qu’à l’exportation, il a enregistré une hausse, jugée appréciable, de 13,28%. Le trafic des vracs solides, qui s’est élevé à plus 2,8 millions de tonnes, a bien évolué également : il a atteint un taux de croissance de 5,04%. Le trafic des marchandises diverses s’est stabilisé pour atteindre plus de 2,2 millions de tonnes.
Le trafic conteneurs a régressé de 9,64%, soit 12 481 EVP (l’équivalent vingt pieds) de moins par rapport au 1er semestre 2013. Une baisse de 17,96% a été également enregistrée au niveau du tonnage des marchandises conteneurisées et ce, aussi bien à l’import qu’à l’export. Cette baisse, a expliqué le responsable, est la conséquence de la congestion du terminal, saturé par les lenteurs des enlèvements (-20,1%) et les exportations qui ont connu un léger recul (-2,22%). Un recul qui a été occasionné par la baisse de l’export de sucre de -27,88%. Idem pour le trafic passager. Le nombre de passagers ainsi que leurs véhicules, ayant transité par le port durant le premier semestre de l’année en cours, a régressé respectivement de 26,23% et 8,18%.
Modernisation et renforcement des moyens de manutention du Port
Selon le premier responsable de l’EPB, de tels résultats ont été rendus possibles par la qualité de service. Au 1er semestre 2014, a-t-il fait savoir, «le délai de rotation des navires est passé de 9,42 jours à 9,08 jours, soit une baisse de 3,61% par rapport à la même période de l’année écoulée». Il a été clôturé avec une hausse appréciable du trafic global de l’ordre 11,74%, par rapport à la même période en 2013. Ainsi, en matière d’investissements, l’Entreprise du port de Béjaïa a arrêté un programme pour la modernisation et le renforcement de ses moyens de manutention, moyens navals ou des infrastructures et superstructures, dédiés à l’entreposage des marchandises. Un programme qui sera concrétisé à court, à moyen et à long terme.
En matière d’infrastructures, les travaux de réalisation de l’extension de l’appontement pour remorqueurs, confiés à Cosider et entrepris pour libérer les postes à quai dédiés au car-ferry, avancent à un rythme appréciable, selon Djeloul Achour. Pour les travaux de surélévation et de réhabilitation des voies ferrées sur 270 ml à l’intérieur du port, la première tranche a été achevée. S’agissant de la Gare maritime du port de Béjaïa, les travaux sont en cours, ajoute M. Achour. L’investissement de quelque 140 milliards de centimes entièrement est pris en charge par l’EPB. La nouvelle gare devrait, à son achèvement, offrir toutes les commodités nécessaires pour le meilleur accueil de la communauté algérienne de l’étranger.
Sur un autre registre, les travaux, engagés pour le développement du port à court et moyen terme, avancent plutôt bien, et enregistrent au rythme souhaité, d’après M. Achour. C’est le cas des projets de création de zones logistiques à Tixter (Bordj Bou Arreridj) et Ighil Ouberouak dans la commune de Tala-Hamza (Béjaïa). Le P-DG de l’EPB a annoncé que les travaux d’aménagement de la zone logistique de Tixter seront achevés au courant de l’année 2015. Elle contribuera, selon lui, au désengorgement de l’enceinte portuaire et permettra de mieux desservir plusieurs régions du pays. S’agissant de la zone d’Ighil Ouberouak, M. Achour a précisé que le plan d’aménagement est finalisé ainsi que l’étude d’impact sur l’environnement. Elle ne devrait pas tarder à être livrer.
Béjaia Mediterranean Terminal fête ses 10 ans
Au mois de juin dernier, les dirigeants de l’EPB ont célébré le dixième anniversaire de la création de Béjaia Mediterranean Terminal (BMT), gestionnaire du terminal à conteneurs et filiale de l’EPB. Après dix ans d’existence, BMT né d’une joint-venture entre le singapourien Portek et l’Entreprise portuaire de Bejaïa, semble avoir tenu ses promesses, selon des cadres de l’EPB car il aura réussi, avancent-ils, le pari de «mettre à la disposition des opérateurs du commerce international une infrastructure portuaire de standard international, qui répond parfaitement à leurs exigences». Les responsables de l’EPB et BMT promettent de réaliser encore davantage de performances. A travers cette expérience, l’Entreprise portuaire de Béjaïa a vécu une phase de «mutation totale et de restructuration importante», ce qui lui permet désormais de prétendre à un autre statut et «d’envisager de plus grands challenges». BMT a pris de l’envergure. «Ses résultats confirment, aujourd’hui, son excellente tenue sur le marché», insistent les cadres de l’EPB.