Un des doyens de la presse algérienne, le journaliste, Saad Bouakba, a passé la journée de la liberté de la presse dans un commissariat de police pour avoir reçu des personnalités publiques de l’opposition chez lui.
C’est le journaliste lui-même qui a donné l’information à travers sa chronique publiée sur le site d’information El Madar Tv, le jour même de son arrestation, soit le 03 mai 2023. Il a indiqué avoir été arrêté par la police à 11H, au niveau du quartier d’El Biar, sur les hauteurs d’Alger, alors qu’il se dirigeait vers « la Place de la Liberté de la presse pour rendre hommage aux journalistes assassinés pendant la décennie noire ».
Saad Bouakaba a été conduit au commissariat central et interrogé sur une visite de courtoisie que lui ont rendu des opposants politiques chez lui. Il s’agit, selon le témoignage du journaliste, du militant Karim Tabbou, du militant Fodil Boumala et de l’ancien responsable du FFS, Ali Laaskri. Saad Bouaakba a été relâché après son audition.
Dans sa chronique le journaliste regrette que cette arrestation ait lieu un 3 mai, jour de la liberté de la presse et au moment où le Chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, recevait des journalistes algériens pour l’occasion. « Je mets fin à cette chronique pour que je ne donne pas des détails décevants », conclut Saad Bouakba.
Placé le 6 février passé sous contrôle judiciaire, Saad Bouaakba est frappé d’ISTN au lendemain de la publication d’une chronique sarcastique, à l’origine d’une grande polémique, évoquant la conscience politique des habitants de la wilaya de Djelfa. Il est poursuivi pour « incitation à la haine » et « publications de nature à nuire à l’intérêt national ».
Cette poursuite fait suite à une plainte de plusieurs associations de la société civile de la wilaya de Djelfa qui se sont dites offensées par les qualificatifs dont a usé le chroniqueur à l’encontre des habitants de la wilaya.