32 ans après les événements d’octobre 1988, les algériens investissent les rues pour raviver la flamme du « Hirak » d’un certain 5 octobre.
A Alger, des dizaines de citoyens ont battu, ce lundi, le pavé le long de la principale artère de la capitale, Didouche Mourad. Cette sortie intervient dans un contexte difficile marqué par l’épidémie de Covid 19 mais aussi par « Un recul effrayant des libertés » avaient déjà noté des médias indépendants dans leur édition du jour.
Des citoyens ont également marché, quasiment dans un timing synchronisé, dans d’autres villes du pays, notamment dans la cité des Hamadites, Béjaia, et à Beni Ourtilène, dans la wilaya de Sétif, signale notre confrère Younes Saadi à Maghrebemergent.
Sept mois après la suspension du Hirak, la capitale a ainsi renoué avec la foule des grands jours. La Place Maurice Audin, emblématique carrefour des fameuses marches du vendredi, a vu retentir de plus belle de nombreux slogans, dont celui de « Madania machi askaria » littéralement traduit par « Civile et non militaire ».
La marche de ce 5 octobre 2020 s’est ébranlée à partir du siège national du RCD pour tenter de s’engouffrer, plus loin, à hauteur de l’Université Alger I en vue d’atteindre, sans succès, la place de la Grande Poste.
Cette marche a été encadrée de près par les forces de l’ordre, et des arrestations l’ont émaillés, comme le rapportent les journalistes de Radio M et ceux de Maghrebmergent, présents sur les lieux de l’évènement. Le nombre des personnes n’est pas encore déterminé.
Pour Hakim Addad, militant, il existe une « Filiation naturelle entre octobre 1988 et février 2019 » « On peut dire que février 2019 est l’enfant d’octobre 1988 et des luttes qui ont suivi pour la liberté et pour la dignité. C’est pour la liberté et la dignité que les algériennes et les algériens se sont battus avant octobre, pendant octobre et jusqu’en 2019 jusqu’à aujourd’hui… » Ajoute-t-il dans une déclaration.