Younes Grar s’est interrogé sur la cause de la méfiance des décideurs envers le développement des TIC. « L’État avait hésité avant de lancer la 3G, et voilà que son lancement n’a pas provoqué des problèmes de sécurité comme on nous l’avait signalé, a-t-il rappelé.
Le poids grandissant que prennent les réseaux sociaux dans la société algérienne a été le sujet d’intervention de plusieurs contributeurs, lors d’une journée d’étude qui a s’est tenue lundi à l’Ecole supérieure de journalisme (ENSJSI) autour du thème suivant : « Les technologies de l’information et de la communication (TIC) en Algérie : acteurs innovants et nouvelles pratiques ».
L’expert en TIC Younes Grar a fort critiqué la façon dont l’Etat algérien gère les TIC, s’interrogeant sur la cause de la méfiance des décideurs envers le développement de ce secteur : « L’État avait hésité avant de lancer la 3G, et voilà que son lancement n’a pas provoqué des problèmes de sécurité comme on nous l’avait signalé. »
La journée d’étude, que le Professeur à l’ENSJSI M. Mostefaoui a organisée, s’est déroulée en trois sessions enrichissantes, avec l’intervention d’une vingtaine de contributeurs (experts, enseignants, doctorants et professionnels du métier). Tous se sont entendus sur l’importance du développement des TIC en Algérie et le poids des réseaux sociaux dans la circulation de l’information.
L’enseignante à l’ENSJSI Kouidri Hadjira a souligné que l’intégration des sites d’information dans les réseaux sociaux tels que Facebook à cassé les barrières de la censure. Selon une étude qu’elle a menée, le contrôle des commentaires sur les sites est une sorte de censure que le Facebook a brisée. Les gens, a-t-elle ajouté, croient de plus en plus au journalisme citoyen et aux réseaux sociaux qui « ne sont pas censurés » ni par l’État ni par le média numérique. Le Professeur Mostfaoui a répondu à son point de vue en estimant qu’« il n’existe pas de liberté sans responsabilité », autrement dit que l’usage des TIC doit se faire d’une façon « rationnelle ». Un avis que partage M. Grar, qui a rappelé que « le journalisme est un métier » et que « ce n’est pas en possédant des outils de TIC qu’on devient journaliste ».
Quant au directeur éditorial de Interface Médias, Ihsane El-Kadi, qui s’est appuyé sur le modèle des médias que sont Maghreb émergent et Radio M, il a estimé qu’« à l’heure de Twitter et de Facebook, l’information ne se considère pas comme étant publiée tant qu’elle n’est pas partagée sur ces réseaux sociaux ». Il a prévenu qu’en bloquant le développement des TIC, l’Etat laisse l’espace vide pour des courants inconnus et qui peuvent être un danger menaçant la société algérienne. « L’Algérie est un pays fermé avec un gouvernement qui craint la transparence » a-t-il déploré.