L’importance des stocks américains retarde cet équilibrage, explique l’Agence internationale de l’énergie, dans un rapport rendu public hier. Parallèlement, le rapport mensuel de l’Opep a fait état d’une surprenante augmentation de la production saoudienne en février.
Dans son rapport mensuel sur le pétrole rendu public hier mercredi, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a estimé que le marché pétrolier allait se rééquilibrer mais qu’il fallait faire preuve de patience en raison de l’importance des stocks américains qui ont, d’ailleurs, tiré les prix vers le bas au cours de la semaine dernière.
« Le bon début observé en janvier dans la mise en œuvre de l’accord de production de l’Opep semble s’être maintenu », a indiqué l’AIE rappelant que malgré une hausse de la production de 170.000 barils par jour (bj) en février par rapport au mois précédent. A 32 millions de barils par jour (mbj), l’Opep a ainsi réalisé à 91% sa promesse de réduire son offre. Son engagement avait atteint les 105% en janvier, ce qui représente une moyenne de 98% entre les deux mois, a également rappelé l’agence.
Incertitude sur la baisse de la production des 11 pays non -OPEP
En revanche, les choses sont moins claires pour les onze pays non Opep, qui se sont engagés à baisser leur production de 558.000 bj entre janvier et juin 2017. L’AIE estime, sans certitude absolue, que l’engagement de ces pays, menées par la Russie, se situe autour d’un taux de 37%.
Le rapport de l’AIE indique, par ailleurs, que la production mondiale a atteint 96,52 mbj en février, soit 260.000 bj de plus sur un mois, qu’elle est en baisse de 170.000 bj par rapport à l’année précédente.
La production de pays non-Opep, essentiellement les Etats-Unis, a augmenté, quant à elle, en février, de 90.000 bj (à 57,8 mbj) ; sur l’ensemble de l’année, elle est anticipée en augmentation de 400.000 bj à 58,1 mbj.
Augmentation des stocks de l’OCDE
D’après l’AIE, les stocks de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) ont augmenté, en janvier, de 48 millions de barils à 3,03 milliards de barils, et les données préliminaires pour février ne suggèrent qu’une baisse modeste.
Face à l’importance des stocks qui prendront un certains temps à être absorbés, « le marché a besoin de temps pour ressentir pleinement l’impact des importantes réductions de l’offre prévues dans les accords de baisse de production », souligne l’AIE.
L’agence prévoit un déficit de 500.000 bj au premier semestre si la production se maintient à son niveau actuel jusqu’au mois de juin, date à laquelle l’accord relatif à la baisse de production des pays membres et non membres de l’Opep touchera à sa fin. « Dans l’intervalle, la volatilité qui s’est soudainement manifestée la semaine dernière se reproduira probablement », a-t-elle ajouté.
En ce qui concerne la consommation, elle est toujours attendue en hausse de 1,4 mbj à 98 mbj en 2017, après une augmentation de 1,6 mbj l’an dernier.
La production saoudienne a augmenté en février selon l’OPEP
Parallèlement, le récent mensuel de l’Opep rendu public hier mercredi a fait état d’une surprenante augmentation de la production saoudienne en février à plus de 10 millions de barils par jour, même si le royaume continue à respecter son quota de baisse qu’il avait d’ailleurs dépassé au mois de janvier.
Cette remontée semble avoir inquiété quelque peu les partenaires de ce pays. « Soit l’Arabie saoudite a perdu patience, soit elle essaie de presser les autres pays de mieux respecter leurs engagements », interprètent les analystes de Commerzbank cités par Les Echos sur la base de déclarations récentes du ministre saoudien de l’Energie.
L’Arabie saoudite n’a pas manqué de réagir, le jour même, au rapport de l’Opep par la voix de son ministre de l’Energie. Qui a affirmé que son pays « est déterminé à stabiliser le marché mondial du pétrole en travaillant étroitement avec tous les autres producteurs, membres et non-membres de l’Opep ».