Selon le directeur d’études à l’Agence nationale de développement de l’investissement (ANDI), Salim Branki, les investissements français hors hydrocarbures ont totalisé, de 2002 à 2017, 165 projets pour un volume financier de 342 milliards de dinars (environ 340 millions d’euros).
Les investissements des opérateurs économiques français en Algérie restent faibles malgré les nouvelles opportunités avantageuses rendues possibles grâce au nouveau code de l’investissement, a affirmé jeudi à Paris le directeur d’études à l’Agence nationale de développement de l’investissement (ANDI), Salim Branki.
Il y a eu, de 2002 à nos jours, un total 165 projets d’investissements français en Algérie hors hydrocarbures pour un volume financier de 342 milliards de dinars (environ 340 millions d’euros), a indiqué M. Branki lors de son intervention à une rencontre à Paris sur le thème « La réforme du droit algérien des investissements et ses défis ».
La rencontre a été organisée par le cabinet d’avocats français LPA-CGR qui jouit d’une envergure internationale, à l’occasion du 10e anniversaire de l’ouverture de son bureau à Alger.
Le responsable de l’ANDI, venu expliquer aux opérateurs économiques français ainsi qu’aux opérateurs algériens activant en France, les facilités offertes par le code de l’investissement, a précisé que sur l’ensemble des projets d’investissements français, 126 ont été réalisés avec 12.890 emplois créés en Algérie, estimant ce volume de frileux au regard de la volonté d’ouverture engagée, ces dernières années, par le gouvernement.
Le même point de vue est partagé par le chargé d’affaires de l’ambassade d’Algérie en France, Saïd Moussi, qui a estimé que l’implication des opérateurs français dans des investissements en Algérie reste insuffisante.
D’autant, a-t-il soutenu, que les relations entre les deux pays évoluent dans une atmosphère excellente.
Il faut que les investisseurs étrangers aient une meilleure image de ce qu’est l’Algérie d’aujourd’hui, notamment avec la nouvelle politique économique, basée sur les infrastructures, a-t-il souligné, indiquant que les hydrocarbures ne sont plus déterminants dans cette politique, orientée vers la diversification de l’économie.
Il faut bien connaître le marché algérien, qui peut servir de porte sur l’Afrique, en dépit de ce qu’il donne comme impression, à priori, de marché difficile, a-t-il ajouté, soulignant que la réalité est toute autre et les opportunités avantageuses, grâce aux nouveaux textes législatifs, en sont une preuve.
Dans cette opération de marketing en direction des opérateurs économiques français, venus découvrir les nouvelles dispositions d’investissements en Algérie, M. Branki, qui est également chargé du Guichet unique, a tenté de répondre, textes à l’appui, à leurs questionnements autour des principes du code l’investissement réajusté surtout pour supprimer un certain nombre d’incohérences.
Il a expliqué les différentes garanties offertes par ce code, notamment dans le transfert des capitaux, la protection par les conventions internationales, faisant constater que les investisseurs étrangers et nationaux sont logés à la même enseigne tant au plan de l’éligibilité qu’à celui des avantages.
Il a indiqué, dans ce sens, que le foncier n’est plus un problème en Algérie dans la mesure où les collectivités locales ont été instruites pour faciliter l’octroi, dans des délais très réduits, dans le cadre de projets d’investissements relevant des secteurs prioritaires comme l’agriculture, l’industrie et le tourisme.
Dans une brève intervention, l’économiste Alexandre Kateb a préconisé, dans le sens d’assurer une plus grande liberté de l’investissement, une réforme du dispositif du Conseil national de l’investissement (CNI), qui étudie les projets d’investissements dont l’enveloppe financière dépasse 5 milliards de dinars (environ 50 millions d’euros), saluant la mise en place prochaine par la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI) d’une cartographie des investissements dans toutes les wilayas.
Pour sa part, l’avocat algérien associé de LPA-CGR, organisateur de cette rencontre, Chems-Eddine Hafiz, a vanté dans son intervention la profonde réforme engagée par le gouvernement algérien qui répond, a-t-il dit, aux attentes des investisseurs en leur offrant de vrais avantages, notamment sur le plan fiscal et foncier.
Se basant sur les affaires de contentieux qu’il traite en tant qu’avocat, il a indiqué qu’il existe une image tronquée de l’Algérie, soutenant que, contrairement à ce qui se dit en matière de capitaux, des milliards de dollars sont transférés d’Algérie, chaque année, par des investisseurs étrangers, relevant à titre de comparaison que l’investissement étranger en France est très difficile et celui dit stratégique est interdit.
Cependant, il a préconisé la non généralisation de la règle 51/49% pour la création de partenariat en Algérie, qui devient une question récurrente chez les investisseurs étrangers, notamment auprès des restaurateurs qui détiennent seuls leur savoir-faire, surtout lorsqu’il s’agit d’enseignes reconnues mondialement.