L’organisme international préconise que les Etats-Unis prennent des initiatives pour diminuer un déficit des comptes courants qui demeure trop important.
Le Fonds monétaire international (FMI) a dit vendredi que le dollar américain était surévalué de 10% à 20% sur la base des fondamentaux économiques à moyen terme des Etats-Unis, l’euro, le yen et yuan étant en revanche correctement valorisés par rapport aux mêmes critères pour leurs économies respectives.
Dans un rapport annuel d’évaluation de la situation extérieure des principales économies mondiales, en particulier de leur devise et de leurs soldes extérieurs, le FMI constate que les déficits des paiements courants sont de plus en plus concentrés sur un certain nombre de pays, dont les Etats-Unis, et que d’autres affichent des excédents persistants, en particulier la Chine et l’Allemagne.
Si le Fonds considère que l’euro est correctement valorisé au niveau de l’ensemble de la zone euro, il estime que son taux de change effectif réel est inférieur de 10% à 20% à ce qu’il devrait être au regard des fondamentaux économiques de l’Allemagne.
L’appréciation du dollar au cours des dernières années a résulté de perspectives de croissance plus favorables, de la divergence de politique monétaire avec la zone euro et le Japon et des anticipations de nouvelles mesures de stimulation budgétaire par l’administration Trump, a dit le FMI.
L’organisation internationale préconise que les Etats-Unis prennent des initiatives pour diminuer un déficit des comptes courants qui demeure trop important en réduisant le déficit du budget fédéral et en adoptant des réformes structurelles qui améliorent la productivité de l’économie et favorisent une hausse du taux d’épargne.
« Il est important de s’attaquer aux déséquilibres parce que s’ils ne sont pas traités de manière appropriée et grâce aux politiques adaptées, nous pourrions en subir le contrecoup sous la forme du protectionnisme », a prévenu le responsable de la division des études du FMI, Luis Cubeddu.
Il a ajouté que la persistance d’excédents courants dans des pays exportateurs comme la Chine et la croissance des déficits dans des pays débiteurs comme les Etats-Unis laissaient penser que le problème ne se résoudrait pas automatiquement.
« Cela signifie que les prix, l’épargne et les décisions d’investissement ne semblent pas s’ajuster suffisamment rapidement pour corriger les déséquilibres », a-t-il dit.