Pour le directeur général de Djezzy, Matthieu Galvani, les banques et les opérateurs de téléphonie mobile sont prêts pour le lancement du paiement mobile en Algérie.
L’Algérie n’entrera pas dans l’ère du digital sans le paiement électronique. « Une bonne économie digitale c’est une économie dans laquelle on peut payer d’une manière digitale et sécurisée», avance le directeur général de Djezzy, Matthieu Galvani sur Radio M.
M. Galvani fonde beaucoup d’espoir sur le lancement cette année du paiement électronique en Algérie, soulignant une réelle volonté des différentes parties, notamment du gouvernement pour aller dans cette direction. Il estime, néanmoins, que ce service doit être tout à fait réglementé.
Le directeur général de Djezzy affirme que les banques et les opérateurs de téléphonies sont prêts pour la « révolution » du paiement mobile en Algérie. Pour lui, le paiement mobile et le mobile banking d’une manière générale doivent se faire sous le contrôle des autorités bancaires. Trois acteurs doivent être parties prenantes de ce système, à savoir l’Etat, les banques et les opérateurs de téléphonie. Pour maitriser le m-payement, il faut selon lui « adosser un compte bancaire à un compte mobile ».
Le M-pesa, un cas particulier
M. Galvani juge l’attitude « prudente » des pouvoirs publics à ce sujet « fondamentale » pour ne pas reproduire les erreurs de certains pays en la matière. Il pense surtout au cas du Kenya avec son modèle de m-payement, le M-pesa qui est souvent cité en exemple pour illustrer le retard de l’Algérie à prendre le virage du m-payement.
« Il ne faut surtout plus comparer M-pesa avec les autres possibilités de m-payement. Je pense que le cas du Kenya est un cas très particulier où la Banque centrale a laissé l’opérateur téléphonique générer un flux monétaire à partir de cartes de recharges. Elle est finalement intervenue lorsque le système était devenu beaucoup trop grand », a-t-il expliqué, estimant que cette création virtuelle de monnaie n’est « absolument pas du paiement mobile ». « C’est de l’argent mobile transférable », a-t-il jouté.
Le modèle kenyan de paiement mobile a été très critiqué par la ministre des Technologies de l’information, de la communication et de l’économie numérique, Imene Houda Feraoun lors de l’une de ses sorties médiatiques. La ministre, pour expliquer pourquoi le gouvernement a opté pour le paiement électronique au lieu du paiement mobile- alors qu’elle jugeait quelques mois auparavant le e-payement dépassé-, a cité le « mauvais » exemple de M-pesa, qui serait selon elle vecteur de l’informel.