La rupture jeudi d’un des deux câbles sous marin à fibre optique reliant l’Algérie au reste du monde a montré les limites du système de télécommunications du pays.
Les équipes techniques du câblier Raymond Croze de l’opérateur français Orange ont retrouvé dimanche en fin de journée le second bout du câble sous-marin à fibre optique d’Algérie Télécom, qui aurait été sectionné jeudi par une manœuvre accidentelle d’un navire en rade au large de la ville d’Annaba (Est).
La coupure de ce câble reliant Annaba à Marseille a réduit de 80% le trafic télécoms, dont l’internet, avec le reste du monde. Dans une conférence de presse dimanche, au lendemain de l’arrivée sur les lieux de l’incident du câblier français, le PDG d’Algérie Télécom, Azouaou Mehmel, a promis aux abonnés de l’opérateur historique qu’ils seront dédommagés et que la panne serait réparée au plus tard en fin de semaine.
Une grande dépendance
Samedi, soit deux jours après l’incident, les connexions ont été globalement rétablies, comme par miracle, dans la grande zone urbaine d’Alger, notamment dans les quartiers d’Alger centre, Kouba, Bir Mourad Rais, El Biar… Simultanément, les wilayas limitrophes, notamment Blida, qui n’avaient pas été affectées par cette panne, ont été privées, dès samedi, de connexion internet.
Algérie Télécom, a expliqué un expert en TIC à Maghreb Emergent, a fait basculer les abonnés des grandes villes, principalement ceux d’Alger, vers le second câble sous-marin à fibre optique reliant Alger à Palma (Espagne), et qui assure 20% seulement du trafic télécoms. Du coup, ‘’elle a sanctionné ses abonnés des autres wilayas, où l’internet n’avait pas été perturbé’’.
La conclusion qu’il faut tirer de cet incident, a ajouté cet expert, est que ‘’l’Algérie est très vulnérable en matière de TIC’’. Et d’ajouter : ’’Il n’est pas normal que tout un pays soit dépendant de deux câbles sous-marins pour ses télécoms. Le monopole d’AT sur les télécoms montre ainsi ses terribles limites.’’