Dans un discours prononcé à Boumerdès devant les cadres de son secteur, le ministre de l’Industrie et des Mines a dessiné un tableau sombre de la situation économique du pays, contredisant quelque peu le discours plutôt optimiste du gouvernement.
Dans une allocution qu’il a prononcée à l’ouverture d’une réunion de travail et d’évaluation avec les directeurs de wilaya de son secteur aujourd’hui à l’Institut national de la productivité et du développement industriel (INPED), dans la wilaya de Boumerdès, le ministre de l’Industrie et des Mines Youcef Yousfi a estimé que l’Algérie était « dans une situation (économique) très difficile ».
« La chute brutale des prix des hydrocarbures a fortement impacté notre économie depuis 2014. Les recettes pétrolières représentent 98% de nos exportations, un tiers du PIB et deux tiers de nos recettes fiscales», a rappelé le ministre, exhortant les directeurs de wilayas et les cadres du secteur à assumer leurs responsabilités : « Tous les secteurs doivent être remis en marche, l’agriculture et les services et, surtout, l’industrie, car elle représente un pilier de notre économie. »
Selon Youcef Yousfi, l’Algérie est aujourd’hui dans une situation si difficile qu’il n’est plus permis de perdre du temps : « Il faut diversifier notre économie. C’est une priorité absolue. Nous sommes prêts à écouter les préoccupations et les doléances de tout le monde. Nous sommes prêts à vous donner tout ce dont vous avez besoin. Mais nous attendons de vous des résultats. Il faut des résultats. »
La grâce de Bouteflika
Youcef Yousfi, tout en parlant d’une Algérie en crise en en donnant l’image d’un pays au bord de la faillite sur une intonation qui frise la panique, a mis du sucre dans son discours déclarant, entre autres choses, que l’Algérie a pu amortir le choc de la chute brutale des prix du pétrole « grâce au Président Abdelaziz Bouteflika ». Selon lui, le fait que le chef de l’Etat ait décidé le remboursement par anticipation la dette extérieure du pays, créé le Fonds de régulation des recettes, mis en place des infrastructures de base de qualité dans toutes les régions et accordé des aides massives à l’économie, notamment à l’agriculture, a permis à l’Algérie de rester debout face à la crise.