Les algériens paient au prix fort les pratiques peu orthodoxes auxquelles ont recours certains pêcheurs algériens, peu soucieux de la réglementation.
Notamment l’usage de filets de pêche prohibés mondialement. La pollution qui détruit, d’année en année, le littoral algérien assombri davantage le tableau et voit le poisson déserter les eaux algériennes ; ce qui réduit considérablement les ressources halieutiques nationales. Ce sont là quelques exemples qui renseignent sur la situation catastrophique qui caractérise le marché algérien du poisson.
En effet, l’algérien ne consomme que 3kg de poissons par an, alors que la moyenne universellement admise, dépasse de beaucoup ce seuil ridicule : La norme étant de 20 kg par individu et par an, selon l’organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture FAO qui stipule dans son dernier rapport que la consommation mondiale de poisson est de 180 millions de tonnes.
Alors que l’Algérie jouit, dans l’absolu du moins, de formidables ressources halieutiques, sa production de poisson demeure ridicule. Ainsi l’Algérie ne produit que 100 000 tonnes de poissons sur un potentiel estimé à plus de 350 000 tonnes. Les poissons bleus, particulièrement la sardine constitue le gros de cette production, à hauteur de 70% L’Algérie recourt également à l’importation afin de satisfaire la demande interne, avec 40 000 tonnes annuellement.
L’Algérie est d’ailleurs surclassée par le Maroc qui parvient à produire un quota généreux de poisson de l’ordre de 1.5 tonnes par an, surpassant ainsi de 15 fois la production algérienne. Le Maroc reste d’ailleurs le seul pays à se targuer de produire autant de quantités de poisson.
En 2019, la production des pêches de capture a accusé une baisse estimée à près de 13% par rapport à 2018. En effet, une production de 104 881 tonnes dont 72,4% de poissons pélagiques a été réalisée contre 120 354 tonnes en 2018, soit un recul de 15 473 tonnes en 2019, note le rapport qui justifie que ce recul peut s’expliquer par le fait que 44,4% de la flotte sont des navires inactifs.
Afin de sortir de l’ornière, les pouvoirs publics algériens décident d’accompagner les pêcheurs en haute mer et dans les eaux internationales, particulièrement pour ce qui est de la pêche au thon.
Rappelons que la part de thon qui revient à l’Algérie a quasiment été multipliée par 10 entre 2010 et 2020, passant de 130 tonnes à 2000 tonnes, alors que le quota mondialement autorisé est de 36 000 tonnes. Enfin, et face à l’urgence, l’orientation vers la pêche continentale et la pisciculture deviennent l’évidence même.