Lors du conseil des ministres de dimanche 23 août, le président Tebboune a « ordonné la révision du système des transports terrestre, maritime et aérien sur la base des critères de rentabilité et de qualité des prestations », rapporte le communiqué de la présidence.
En ligne de mire de cette décision, la compagnie nationale aérienne, Air Algérie dont les pertes abyssales sont comblées par l’Etat depuis des années. Plombée par une situation financière désastreuse et des pertes qui se sont creuser depuis la crise sanitaire pour atteindre les 83 milliards de dinars d’ici la fin de l’année, la compagnie est au bord du gouffre.
Pousser par les pouvoirs publics à trouver des solutions, la direction de la compagnie avait esquissé en mai un plan de restructuration basé sur une réduction de 50% des salaires des employées, un plan rejeté par le syndicat des pilotes d’Air Algérie, affilié à l’UGTA, « Nous refusons cette proposition et maintenons notre position à savoir ne pas négocier une réduction de salaires sous aucune forme », avait averti le Syndicat des pilotes de lignes d’Air Algérie dans un communiqué.
Quel avenir pour Air Algérie ?
Face à la puissance des syndicats des pilotes et celui des personnels naviguant qui refusent tout compromis, l’Etat a préparé le terrain à une reconfiguration de l’espace aérien national. Il compte permettre la création de compagnies aérienne low-cost et le lancement d’une nouvelle compagnie aérienne nationale.Le Président a appelé à « reconsidérer de manière globale le transport aérien et aller, si le besoin se fera sentir, vers la création d’une compagnie aérienne nationale supplémentaire pour répondre à la demande, à travers une meilleure exploitation des aéroports intérieurs pour une rentabilité acceptable, et l’ouverture de nouvelles lignes internationales en vue de hisser les capacités de transport aérien national », affirme le communiqué de la présidence. En clair, l’avenir d’Air Algérie est en pointillé tant que toutes les parties ne font aucun effort.
Autre secteur ciblé lors du conseil des ministres: le rail. Tebboune veut des locomotives qui fonctionnent au gaz liquéfié et à l’électrique pour desservir « les quatre coins du pays jusqu’à Tamanrasset et au-delà, Adrar et au-delà, dans la perspective de la réalisation et de la mise en service du Port-centre d’El Hamdania »
Le chef de l’Etat a également ordonné de « reconsidérer le transport maritime par l’amélioration de la gestion des ports, l’ouverture de terminaux maritimes, la consolidation de l’actuel flotte maritime pour mettre un terme à la saignée des devises du fait des coûts élevés du fret, sachant que l’actuelle flotte ne couvre que 3% des marchandises importés ».
Et de « soumettre à nouveau les dossiers des transports terrestre, maritime et aérien, un par un, au Conseil des ministres à partir de sa prochaine réunion ».