Des manifestations ont été organisées hier dimanche à In Salah et Tamanrasset pour réaffirmer le rejet de l’exploitation des gaz non conventionnels par les habitants de l’extrême sud algérien.
Près de trois mois après le début de la contestation anti-gaz de schiste dans le Sud de l’Algérie, la mobilisation ne faiblit pas. Des centaines de personnes ont marché dimanche à In-Salah et d’autres ont observé un sit-in à Tamanrasset pour protester contre le projet d’exploitation des hydrocarbures non conventionnels.
Selon l’agence APS, A In-Salah (750 km au Nord de Tamanrasset), près de 600 personnes ont initié une marche depuis la place Somoud jouxtant le siège de la daïra, et traversé les artères principales à destination du centre de la ville, via les quartiers Ksar El-Arab, les cités 80 Logements et 5 Juillet, avant d’effecteur le trajet inverse, scandant des slogans d’opposition au projet d’exploitation de gaz de schiste.
« Non à la fracturation hydraulique », « Nous résistons toujours », « Non au gaz de schiste » et « Ensemble, aux quatre coins du pays, pour défendre l’Algérie » sont quelques-uns des slogans scandés et écrits sur des banderoles.
Les protestataires, dont des étudiants notamment, ont, à leur arrivée à la place Somoud, monté une exposition retraçant les précédentes marches de protestation et arboré des banderoles rejetant le projet d’exploitation du gaz de schiste.
A Tamanrasset, une quarantaine de personnes ont observé un sit-in devant le siège de la daïra, en signe de protestation contre le projet d’exploitation du gaz de schiste dans la région d’In-Salah, qui, estiment-ils, est « source de danger sur l’environnement et la santé de l’homme ».
L’Etat aussi reste déterminé « jusqu’au bout »
Côté officiel, l’Etat ne recule pas non plus. Sans l’exploration du potentiel de l’Algérie en gaz de schiste, « il ne nous sera pas possible de planifier les étapes futures du développement de notre pays », a estimé le président Abdelaziz Bouteflika dans une lettre lue en son nom à l’occasion de la commémoration de la fête de la victoire, le 19 mars dernier.
« C’est en gardant, en permanence, à l’esprit que nul n’a le droit et ne peut se permettre d’agir d’aucune manière pouvant attenter aux intérêts des citoyens, à l’écologie et à l’intégrité géologique de quelque zone territoriale que ce soit », avait écrit le chef de l’Etat, « que nous avons entrepris, sur la base de certitudes irréfragables, éprouvées et vérifiées, d’engager les travaux d’exploration et d’évaluation, uniquement, des potentialités du pays en gaz de schiste. Nous nous conformerons à cette option jusqu’au bout ».