À l’approche du scrutin présidentieldu 7 septembre 2024, le Front des Forces Socialistes (FFS) dévoile un programme audacieux, qualifié par certains observateurs de véritable « big bang » fiscal et social. Youcef Aouchiche, candidat du parti et ancien président de l’Assemblée Populaire de Wilaya de Tizi-Ouzou, a exposé les contours de ce projet ambitieux lors d’une intervention au forum du quotidien El Moudjahid.
Au cœur de sa proposition, Aouchicheplace la refonte du système de protection sociale, promettant un dispositif « performant » qui répondrait aux attentes des citoyens. « Notre objectif est de mettre en place un filet de sécurité sociale robuste et équitable », a- t- il déclaré, soulignant l’urgence de réformer un système jugé obsolète par de nombreux Algériens.
Mais c’est sur le plan fiscal que le candidat du FFS entend marquer les esprits. « Nous proposons une grande réforme fiscale », a-t- il annoncé, pointant du doigt les inégalités criantes du système actuel. Aouchiche n’a pas mâché ses mots : « Aujourd’hui nous sommes toujours régis par un système déclaratif où une personne qui possède un yacht pourra payer la même somme qu’un simple fonctionnaire ». Une situation qu’il juge inacceptable et qu’il entend corriger par une refonte « radicale » du recouvrement fiscal.
Parmi les mesures phares, la création d’un impôt sur la fortune se démarque comme un symbole fort de cette volonté de rééquilibrage. « Cette mesure sera mise en place dès notre arrivée au pouvoir », a promis Aouchiche, conscient du défi que représente l’instauration d’un tel impôt dans un pays où l’économie informelle reste prépondérante.
Le programme du FFS ne se limite pas à une simple redistribution des richesses. Il propose également une décentralisation accrue, visant à « doter les communes de plus de moyens, de prérogatives et de pouvoirs pour initier, investir et recouvrir les impôts ». Une approche qui, selon Aouchiche, permettrait de dynamiser les territoires et de rapprocher le pouvoir des citoyens.
La question qui se pose désormais est celle de la faisabilité de ce « big bang ». Dans un contexte économique complexe, marqué par une dépendance persistante aux hydrocarbures, le FFS pourra- t- il convaincre l’électorat de la viabilité de son projet ? Les promesses de justice sociale et fiscale suffiront-elles à séduire au-delà de la base traditionnelle du parti ?
« Notre programme est ambitieux, certes, mais il est nécessaire pour redresser l’Algérie », affirme Aouchiche. Reste à voir si les électeurs algériens, confrontés à des défis économiques et sociaux majeurs, seront réceptifs à cette vision de changement radical. Le « big bang » du FFS pourrait-il être la solution tant attendue, ou restera-t-il une promesse de campagne parmi d’autres ? Réponse dans les urnes le 7 septembre prochain.