Le Tribunal administratif en Tunisie a annoncé vendredi la validation d’un recours ouvrant la voie à une réintégration dans la course présidentielle du 6 octobre, d’Imed Daïmi, ancien conseiller du président Moncef Marzouki, ce qui en ferait le sixième candidat.
Ces derniers jours, le Tribunal administratif a validé en appel deux recours, celui de Mondher Zenaïdi, 73 ans, un ancien ministre des Transports du régime Ben Ali considéré comme un rival sérieux pour le président Kais Saied, et celui d’Abdellatif Mekki, un ex-dirigeant du mouvement islamo-conservateur Ennahdha.
Selon les observateurs, tout semblait prêt pour que le scrutin présidentiel du 6 octobre prochain se déroule sans accrocs pour le chef de l’État sortant. Kaïs Saïed qui se voyait déjà rempiler pour un second mandat dès le premier tour face à « deux petits candidats », se retrouve face à « de vrais concurrents ».
Le Tribunal administratif, qui siège à Tunis, a ainsi tranché sur tous les recours déposés. L’autorité électorale (Isie) a prévu d’annoncer la semaine prochaine la liste définitive des candidats à la présidentielle, après examen des décisions du Tribunal.
Le 10 août, l’Isie avait annoncé n’avoir retenu que trois candidatures, dont celle du président Saied, 66 ans, élu démocratiquement en 2019 avant de s’octroyer les pleins pouvoirs à l’été 2021. M. Saied qui brigue un deuxième mandat, est accusé de dérive autoritaire par ses détracteurs et l’opposition. Les deux autres candidats initiaux en lice étaient Zouhair Maghzaoui, 59 ans, un ex-député de la gauche panarabiste, et l’industriel libéral, Ayachi Zammel, 43 an.
Des ONG tunisiennes et étrangères ont critiqué le processus de sélection des candidats, notamment l’emprisonnement et les poursuites judiciaires lancées contre plusieurs candidats potentiels.
Le 20 août, l’ONG Human Rights Watch (HRW) avait affirmé qu’« au moins huit candidats potentiels [avaient] été poursuivis en justice, condamnés ou emprisonnés » et, de facto, « empêchés de se présenter ».