Présidentielle française : la relation franco-algérienne vue par Macron et Le Pen - Maghreb Emergent

Présidentielle française : la relation franco-algérienne vue par Macron et Le Pen

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Les deux candidats à la présidentielle française, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, ont deux visions différentes de la politique internationale et du rôle que la France doit tenir. Quel avenir pour les relations algéro-françaises à moins de 10 jours du second tour ?  

Lors d’une conférence de presse tenue le mercredi 13 avril, Marine Le Pen a longuement détaillé sa vision politique sur les questions internationales. Concernant l’Algérie, elle veut un dialogue « clair et décomplexé ».

La candidate d’extrême droite a en effet consacré une partie de ses réponses au Maghreb, et plus particulièrement à l’Algérie. Après avoir cité le « royaume du Maroc qui nous est cher », puis la Tunisie, « qu’il faudra appuyer » si son gouvernement « en fait la demande », la candidate a tenu à évoquer la relation franco-algérienne afin, a-t-elle dit, « de dissiper tout malentendu » sur la question.

« Reconnaitre le passé, ses éléments glorieux et ses zones d’ombre, ne signifie pas repentance. Je souhaite nouer des relations amicales avec le peuple algérien », a-t-elle déclaré sur le sujet.

Si elle est élue, elle compte mener une « politique exactement inverse » à celle d’Emmanuel Macron, s’engageant à tenir un discours « clair, décomplexé et lisible » à l’égard d’Alger, notamment sur la question des « ressortissants algériens indésirables » présents sur le sol français.

« Mieux vaut s’attaquer à ces irritants d’emblée, et ensuite nouer des relations d’État souverain à État souverain, ce qui me semble être davantage dans l’intérêt de l’Algérie et des Algériens que de la France », a-t-elle déclaré, avant d’ajouter « qu’au fond, nous ne sommes pas dépendants économiquement de l’Algérie, ni de son gaz, et il est surtout dans l’intérêt de l’Algérie que les relations avec la France soient saines et apaisées. »

Concernant la question sensible de la circulation des personnes et des biens, Marine Le Pen entend « conditionner tout nouvel octroi de visa au profit de ressortissants algériens, toute autorisation de transferts de fonds, toute acquisition de propriété en France par un dignitaire algérien, par la réadmission des immigrés clandestins par les autorités consulaires algériennes en France ».

Macron dans la continuité

D’un autre côté, le président sortant, Emmanuel Macron, qui incarne selon les éditorialistes de la presse étrangère l’establishment, a une vision inverse des relations entre les deux pays.

Ainsi, le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, dépêché à Alger mercredi, a souligné l’importance qu’accorde son pays à la relance des relations bilatérales. Lors de cette visite éclair avant le second tour, le chef de la diplomatie française a souligné le caractère « indispensable » de la coopération avec l’Algérie.

« Nous avons poursuivi le travail engagé sur la relance, en cours, de nos relations bilatérales. Elles sont essentielles pour chacun de nos deux pays », a déclaré Le Drian à l’issue de l’audience que lui a accordée, mercredi soir, Abdelmadjid Tebboune.

Le chef de la diplomatie française a affirmé, à ce titre, que les deux pays souhaitaient inscrire ces relations « dans la durée » avec « la perspective d’une réunion prochaine du Comité de Haut niveau entre les gouvernements français et algérien ».

Le Drian a en outre évoqué la guerre en Ukraine, soulignant que ce conflit avait « des conséquences majeures en matière de diversification des approvisionnements énergétiques pour les Européens, comme en matière de sécurité des approvisionnements alimentaires, y compris pour l’Algérie ». L’Algérie, exportateur gazier de premier plan, fournit environ 11 % du gaz consommé en Europe, contre 47 % pour la Russie.

Lynda Abbou

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