La première journée de la campagne électorale pour la présidentielle du 12 décembre 2019, en Algérie n’a pas été facile pour les cinq candidats. C’est le moins que l’on puisse dire.
Le grand déploiement des forces de l’ordre, les déplacements surprises des candidats et les fausses informations relatives à leurs sorties n’ont pas empêché leurs détracteurs de venir imposer un discours parallèle au leur, à savoir, celui du rejet pur et simple du rendez-vous électoral.
Le candidat Abdelkader Bengrina, a fait une sortie surprise ce matin à la place de la Grande poste, à Alger. Malgré la présence des forces de l’ordre sur place, des centaines de personnes hostiles aux élections n’ont pas tardé à se regrouper sur le lieu où Bengrina venait de faire un bref discours avant de s’éclipser.
« Pas de vote avec la bande », ont-ils répété. Ils ont, notamment intimidé les partisans du candidat restés encore sur les lieux. Une attitude que plusieurs observateurs ont critiquée mettant en garde contre le risque de violence.
Aussi, une centaine de manifestants s’est rassemblée devant le QG de campagne de Abdelkader Bengrina, à Alger et ont jeté des œufs sur le grand portrait du candidat.
Ali Benflis a choisi, quant à lui, la ville de Tlemcen pour commencer sa campagne électorale. Il a tenu un meeting dans la maison de culture de la ville sous haute surveillance. Là aussi, plusieurs centaines de citoyens sont sortis pour protester contre la visite du candidat à la présidentielle. Ils ont scandé les slogans de la révolution populaire, contre les élections. « Benflis dégage », ont-ils également répété.
Par ailleurs, plusieurs arrestations ont été enregistrées parmi les manifestants à Tlemcen.
D’autre part, des informations ont circulé ces deux derniers jours sur le fait que le candidat Abdelmadjid Tebboune allait commencer sa campagne électorale à partir de la ville de Tizi Ouzou. Dès cette annonce, des internautes locaux se sont promis de chahuter le meeting du candidat.
C’est finalement à partir d’Adrar que Tebboune a choisi de lancer sa campagne, mais sans grand bruit. Pourtant, il avait attiré l’attention dès le matin, lorsque son directeur de campagne, Abdellah Baali a présenté sa démission.
Les deux autres candidats, Abdelaziz Belaid et Azzedine Mihoubi ont fait profil bas en commençant leurs campagnes respectives à partir des zaouïas de la wilaya d’Adrar.