Le témoignage de Chani Medjdoub sur les conditions de sa détention dans les locaux du DRS a suscité une vive polémique durant l’audience avant que les plaidoiries ne commencent. Cependant, les avocats de Chani, dans leurs plaidoiries, ne se son pas trop attardés sur la question. Ils ont battu en brèche l’hypothèse de la maitresse chinoise, tout en plaidant la légalité de l’activité offshore de leur client.
La plaidoirie des avocats de Chani Madjdoub, principal accusé de l’affaire de l’autoroute Est-Ouest, a eu lieu cet après-midi à la Cour d’Alger. Trois avocats l’assurent au lieu des cinq prévus initialement suite à la procuration faite par Me William Bourdon du Luxembourg et Me Penning de France à maitre Belarif. Les deux avocats étrangers présents au premier jour du procès, ne sont plus revenus à la salle d’audience depuis que l’avocat Me Kheled Bourghel, qui défend l’accusé Allab Lekheir, a évoqué « l’intrusion des parties étrangères, venues nous apprendre les droits de l’homme et les conditions de détentions et d’interrogation des suspects ». Sans le citer nommément, Me Belarif dit que ces propos « n’honorent pas la robe de l’avocat ni la dignité de l’algérien. C’est juste du racisme ». Les avocats français ont le droit de plaider dans les tribunaux algériens et les avocats algériens peuvent faire de même dans les tribunaux français en vertu de l’article 160 du protocole judiciaire algéro-français ratifié le 28 Octobre 1962, soulignent plusieurs avocats dans ce procès. « Ces avocats sont en leur droit de plaider dans ce tribunal, et une polémique autour de cette question est une honte pour la justice algérienne », intervient à ce propos, Me Miloud Brahimi, avant que les plaidoiries des avocats du principal accusé Chani Medjdoub ne commencent.
AGG et APM, des entreprises offshore et non fictives
Me Zahia Ait Ameur, la première avocate de Chani Medjdoub a rappelé dans sa plaidoirie que son client est un expert et consultant financier international, et qu’il réalisait des services de Consulting pour l’entreprise chinoise CITIC International. » Expert et consultant, il exerçait ses activités pour l’entreprise chinoise sans avoir besoin de passer par l’aide d’une prétendue maitresse Lee Zang, contre laquelle aucune enquête n’a été ouverte, ne serait-ce pour savoir si cette personne existe réellement », lance-t-elle au juge Helali. « Le service de Consulting a été réalisé pour l’entreprise CITIC International et non pour sa filiale CITIC CLCC. De plus, le contrat octroyé par l’Algérie à CITIC CLCC en 2007, et M. Madjdoub n’avait aucun rapport avec l’entreprise à cette époque-là », précise Me Belarif. « Cette infraction de blanchiment d’argent pour laquelle est poursuivi Chani Medjdoub est une infraction de conséquence et non pas une infraction d’origine », tente-t-il d’expliquer et de préciser : » M. Medjdoub possède deux entreprise offshore (AGG et APM) avec leurs statuts juridiques et leur gestion légale, et qui sont nullement des entreprises fictives. Il existe des zones offshores dans le monde que l’on appelle communément des zones franches dans lesquelles activent en toute normalité les entreprises offshore. C’est à la justice algérienne et à l’Algérie en général de changer ses mécanismes financiers habituels avant que ce changement ne lui soit imposé par la dynamique internationale des marchés ». Les deux avocats de Chani Medjdoub ont également évoqué devant le juge Helali Tayeb les conventions internationales contre la torture signée par l’Algérie et à laquelle les interrogatoires et les détentions doivent obtempérer. Me Sidhom, troisième avocat de Chani Medjdoub plaidera demain à 9 h à la Cour d’Alger qui sera suivi par la plaidoirie des avocats de Kheladi Mohamed directeur des nouveaux projets de l’Agence Nationale des Autoroutes (ANA).