Au treizième jour du procès, trois ex-cadres de Khalifa ont été interrogés notamment sur la non-restitution de véhicules de service alors que la liquidation du groupe était déjà entamée.
Le procès de l’affaire Khalifa s’est poursuivi, mardi, dans son treizième jour au tribunal criminel de Blida avec la comparution de quatre accusés, dont trois ex-cadres du défunt groupe, pour le chef d’inculpation d' »abus de confiance ayant causé des dommages à la Banque Khalifa ».
Les quatre prévenus qui occupaient des postes de responsabilité dans les différentes filiales du groupe Khalifa partagent l’accusation de non restitution des véhicules de service alors que la liquidation du groupe était déjà entamée.
L’ex-directeur adjoint des moyens généraux au sein de Khalifa Airways, Belkacem Rabah, a déclaré devant le juge Antar Menouar qu’il avait gardé la voiture de type Golf série 4 après, parce qu’il avait toujours du travail avec le liquidateur de la compagnie de transport aérien, et qu’entre temps il était obligé de rester auprès de sa femme mourante donc il n’avait pas le temps de s’en occuper.
Il a rappelé toutefois qu’il avait restitué le véhicule en question en avril 2005. Pour sa part, l’ex-chargé de la sécurité au niveau de Khalifa TV, Boukerma Hakim, a expliqué qu’au début des déboires du groupe Khalifa son souci était, justement, de « préserver les biens de la chaîne constitué de micros ordinateurs et de caméras entre autres, vu que beaucoup de travailleurs impayés y voyaient un butin ».
L’ex-chargé de la sécurité de Khalifa TV a insisté sur le fait qu’il n’avait pas remis le véhicule de service dont il disposait « parce qu’il n’avait pas trouvé d’interlocuteur à son retour de son congé », reconnaissant toutefois, que le véhicule a été « bel et bien inventorié par le huissier de justice ».
Ladjelat Lylia, qui a connu une véritable ascension au sein du groupe Khalifa depuis son lancement en 1998, de chargé de clientèle à attachée à la direction générale à Khalifa Airways, chargée de plusieurs missions dont la formation et les réservations d’hôtels, a été questionnée sur les liens de parenté
avec Ladjelat Ghizlane et Chahine qui étaient respectivement hôtesse de l’air et pilote au sein de la même compagnie. L’accusée a mis en avant les qualifications intellectuelles de sa s£ur et son frère, soutenant qu’à aucun moment elle n’est intervenue pour eux, et que les dossiers notamment des pilotes « passaient d’abord par le département d’exploitation qui sélectionnait et donnait son aval », avant qu’elle ne procède à la mise en £uvre des modalités de leur déplacement à l’étranger particulièrement à l’Ecole des pilotes d’Oxford.
Le procureur Mohamed Zerg erass a interrogé Ladjelat Lylia sur le montant des factures des hôtels classés 5 étoiles dont elle s’occupait et des chambres permanentes réservées au nom de certains responsables du groupe.
L’accusée a déclaré ignorer le montant exact de la facture, non sans préciser que le groupe « avait une centaine de chambres réservées à l’année dans de luxueux hôtels de la capital », ce à quoi il rétorque que la dite facture « s’élève à 56 milliards de centimes ».
La quatrième accusée à avoir comparu devant le tribunal était une cliente de Khalifa pour la location de voitures. Celle-ci a déclaré devant le tribunal qu’elle avait des contrats mensuels de location de deux voitures qu’elle payait à près de 120 mille dinars.
Laggoun Madjda, gérante d’une entreprise d’importation de matières premières de conditionnement hôtelières, a précisé que si elle avait gardé les voitures c’est parce qu’elle avait des assurances « verbales » du liquidateur de cette filiale de Khalifa, M. Tagmounine, lui permettant de les acquérir définitivement à la fin de liquidation, comme elle le souhaitait. Elle a fait remarquer au juge Antar Menouar qu’elle payait les factures de la location au liquidateur. « Les factures et les attestations de location font foi pour moi », a-t-elle dit.