L’audience de ce dimanche a été marquée par l’audition de Me Rahal Omar, notaire accusé de falsification d’actes notariés, qui a répondu aux questions allongé sur un brancard, entouré d’infirmières.
Les plaidoiries des avocats de la défense ont pris fin dimanche, au tribunal criminel près de la cour de Blida, avec celle de Me Berrais Ahmed, avocat du notaire Me Rehal Omar. Agé de 86 ans, ce dernier a eu un malaise dès la deuxième journée du procès, et le président du tribunal, Antar Menouar, lui a accordé la permission de s’absenter. Il est venu sur un brancard, accompagné de ses infirmières. Il a nié en pleurant les accusations de falsification de documents notariés portées contre lui. Une grande émotion s’est alors emparée de la salle, arrachant des larmes aux avocats, aux journalistes et aux accusés dans le box.
Le voyant incapable de prononcer un mot, le président du tribunal lui a donné congé, et c’était à son avocat, Me Berrais Ahmed, de poursuivre sa défense. « Mon mandant était en voyage de soins en France et n’était pas là au moment où les actes falsifiés d’hypothèque de la villa de Hydra et du local de Chéraga ont été conclus, sans sa signature », a-t-il dit affirmant que Me Rehal avait été victime d’une manipulation et d’un complot, qui ne le visaient pas lui-même en particulier, mais qui l’ont entraîné dans cette affaire « à son âge avancé et en dépit de la bonne réputation dont il jouissait depuis ses débuts dans les années 1960 ».
Les accusés clament tous leur innocence
Après la fin de la plaidoirie de Me Berrais, il a été demandé aux accusés de dire leur dernier mot. D’une voix fébrile, Abdelmoumene Khalifa a déclaré : « J’ai entendu une vague d’accusations à mon encontre durant le mois que j’ai passé ici, mais je dis que toutes ces accusations ne sont fondées que sur des déclarations et jamais sur des preuves palpables. Je revendique mon innocence. » Guelimi Djamel, ancien clerc du notaire Rehal Omar et ex-cadre de Khalifa Airways et ex-Pdg de Khalifa TV, a dit, quant à lui : « Je suis né et j’ai grandi dans une école, car ma mère était institutrice. Je n’ai pas constitué d’association de malfaiteurs avec mon père. Je revendique mon acquittement. » Me Rehal a été ramené ensuite par ses infirmiers, sur son brancard, et il s’est écrié : « Je suis innocent de tous ces actes crapuleux et bas. Je suis innocent ! ». Meziane Ighil, l’ancien international de football, a réclamé son acquittement et d’une voix profonde, il a dit : « Si vous considérez que je suis coupable, j’ai déjà purgé ma peine, mais je suis innocent, et je n’attends de ce tribunal que le rétablissement de mon honneur. » Les autres 70 accusés ont tous ainsi clamé leur innocence, beaucoup ont affirmé leur foi en la justice algérienne.
Après ce tour de parole des accusés, le tribunal a rejoint, en fin de journée, la salle des délibérations qu’il occupera pendant dix jours. Le verdict sera prononcé le 23 juin à 9 heures du matin.