L’étude faisant état d’une majoration des prix dans l’offre de Saipem pour le projet GK3, à hauteur de 68%, n’était pas crédible, selon l’ancien responsable des activités amont, M. Feghouli. Ce dernier précise que les prix d’un projet sont tributaires de la fluctuation des matières premières sur le marché mondial.
L’ancienne Directrice Centrale chargée de l’Audit à Sonatrach Mme. Boukhari Nour El Houda, explique au tribunal criminel près la Cour d’Alger ce 18 janvier, que le travail de l’audit accompagnait l’ensemble des activités du groupe Sonatrach depuis l’expression du besoin d’un projet donné jusqu’à sa livraison finale. Elle précise également que les missions de l’audit étaient programmées dans les plans de chaque activité. Si tel n’était pas le cas, ces missions sont commandées par le PDG du Groupe. Pourtant, «les projets du Gazoduc reliant Hassi R’Mel à El Kala (GK3 dans l’aval), remporté par Saipem en 2009, et celui de la sécurisation des bureaux de Sonatrach à Gharmoul, attribué en 2007, à Funkwerk, n’ont pas fait objet d’audit», a-t-elle témoigné. Et d’ajouter : « Le projet d’équipement des structures opérationnelles de Sonatrach en systèmes d’alarme et de télésurveillance du Complexe Industriel du Sud (CIS), attribués en 2006 au holding Contel Funkwerk Paletta SARL, n’a pas fait objet non plus d’audit ». Mme Boukhari dit que l’audit pour ces deux projets n’ont pas été programmés dans le plan annuel, ni demandé par une quelconque partie. Le président du tribunal criminel M. Mohamed Reggad l’interroge alors : « Pourquoi des projets d’une telle envergure, qui ont été respectivement attribués pour 688 millions de dollars et 3 milliards de DA, n’ont pas fait objet d’audit, contrairement à d’autres qui pourraient être moins importants ? ». L’ancienne directrice centrale de l’audit reste de marbre pendant quelques secondes avant de lâcher d’une voix très basse : « Je n’ai pas de réponse à votre question monsieur le président ! ». Elle se ressaisit ensuite : « J’ai quitté Sonatrach en septembre 2010, et j’ignore si les audits ont été réalisés après mon départ ».
La majoration des prix pour le projet GK3 n’était pas crédible
L’ancien vice président Directeur Général du groupe chargé des activités amont M. Abdelhafid Faghouli, explique ses déclarations devant le juge d’instruction sur la crédibilité des études estimatives faisant état de la majoration des prix des offres, notamment, celle du projet GK3. « Vous avez dit devant le juge d’instruction que lorsque des cadres de Sonatrach vous ont informé de la majoration des prix figurant du projet GK3 à hauteur de 68% ( par rapport aux prix internationaux), vous aviez émis des doutes quant à la crédibilité des études à l’origine de ce constat. Pourquoi doutiez-vous de ces études ? », Interrogent les avocats de la défense. Et à M. Feghouli de répondre : « Les coûts des équipements, des installations, de la fourniture et de la réalisation d’un projet est tributaire de la fluctuation des prix des matières premières dans les marchés mondiaux. Si ces derniers sont élevés, les prix des offres doivent nécessairement être élevés. C’est pour cela que j’ai considéré que les 68% de majoration des prix avancée, n’étaient pas très exacte au vu des prix de l’époque », a-t-il expliqué.