Le procès du leader et militant politique Karim Tabbou a pris fin très tard dans la nuit du 5 mars. Le verdict sera rendu le 11 mars courant. Le procureur de la république prés le tribunal de Sidi M’hamed a requis contre lui une peine de 4 ans de prison ferme et 200 000 dinars d’amende.
Incarcéré à la prison de Koléa suite à son interpellation le 11 septembre dernier, le militant politique, fondateur et porte-parole de l’Union démocratique et sociale (UDS), comparaissait pour plusieurs chefs d’inculpation dont atteinte au moral de l’armée, atteinte à l’unité du territoire national et incitation à attroupement.
De son côté, la défense a relevé plusieurs vices de forme dans la procédure, tout en dénonçant son caractère anticonstitutionnel.
Selon l’avocat Abdelghani Badi, Karim Tabbou comparait devant deux tribunaux pour les mêmes chefs d’inculpation.
Défendu par 180 avocats et soutenu par d’anciens militants et détenus du Hirak, à l’image de Lakdhar Bouragaa et Fodil Boumala, Karim Tabbo a révélé au juge lors de son interrogatoire, avoir subi des « violences » et des « maltraitances », au siège du centre d’investigations de Châteauneuf (Ben Aknoun) plus connu sous le nom de « Antar ».
Un procès politique !
« L’on m’a frappé, insulté, humilié… Je défie le ministre de la Justice d’ouvrir une enquête concernant les dépassements dont j’ai fait l’objet », a-t-il affirmé. Et d’ajouter : « L’unité nationale est une question politique qui n’est pas soumise à débat. Ces accusations m’ont profondément blessé, car je sacralise l’unité nationale ».
Le juge, quant à lui, a voulu savoir savoir « si karim Tabbou persistait à vouloir rejoindre le Hirak dans le cas où il serait libéré. ». A quoi Tabbou a répond oui.
« Tous ceux qui ont été accusés d’atteinte à l’unité nationale sont issus du Hirak, qui est en soi, le meilleur exemple d’unité nationale », a également martelé le porte-parole de l’UDS (Union démocratique et Social), lors des débats avec le juge, où il a comparé les conditions de sa détention à celle des militants palestiniens. « J’ai été mis en isolement 20 heures par jour, durant 5 mois», a-t-il révélé.
Interrogé sur le respect des institutions officielles, Karim Tabbou a répondu qu’il est naturel de respecter l’armée et ses institutions, sans toutefois être obligé de cautionner les discours politiques, qu’il a le droit de critiquer.