Les ONG internationales Amnesty International (AI) et Human Rights Watch (HRW) appellent les autorités marocaines à faire la lumière sur les cas de violences policières qu’auraient subies les militants de la contestation du Rif.
Se rapportant aux déclarations de leurs avocats, un communiqué conjoint de AI et HRW, rendu public jeudi, signale que les leaders du mouvement Hirak ont subi des violences policières lors de leur arrestation. « Les autorités marocaines devraient enquêter sur les allégations crédibles de violence policière contre Zefzafi et s’abstenir de déposer plainte contre des personnes qui protestent ou s’expriment de manière pacifique », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice exécutive de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à HRW.
Nasser Zefzafi le leader du mouvement Hirak qui mène la protestation contre l’exclusion de la région du Rif des programmes de développement du Royaume a été arrêté puis emprisonné avec 127 manifestants et militants. Selon le document, Zefzafi a demandé un examen médical pour dénoncer les abus policiers dont il aurait été victime avant de comparaître devant le procureur le 5 juin.
Mais aucune suite n’a été donnée à sa demande, selon Abdelaziz Nouaydi, l’un des avocats de Zefzafi. Ce qui « suscite des inquiétudes quant au respect par le tribunal de son devoir d’enquêter sur les allégations de violence policière ». Pourtant, le code de procédure pénale du Maroc oblige le procureur et le juge d’instruction, à des exceptions près, à ordonner un examen médical lorsqu’il est demandé ou si le procureur ou le juge observe des signes de violence sur le prévenu.
La police a arrêté Zefzafi le 29 mai dernier dans le village de Douar Lahrech, à environ 50 kilomètres d’al-Hoceima, la ville principale du Rif. Son arrestation est intervenue trois jours après qu’il ait interrompu le prêche du vendredi dans une mosquée à al-Hoceima pour défendre le mouvement de protestation de Rif après que l’imam, un fonctionnaire de l’État, l’avait accablé dans son prêche.
Les militants du Rif sont, entre autres chefs d’accusation, poursuivis pour »atteinte à la sécurité intérieure ». Une accusation »grave » passible de peine de mort, selon le communiqué.
Les ONG s’inquiètent de certaines accusations ambiguës que les autorités peuvent facilement utiliser pour punir les opposants pour avoir protesté pacifiquement.