Plusieurs enseignants et membres de syndicats du secteur de l’éducation ont été arrêtés ce mercredi 12 février 2025, lors de rassemblements de protestation contre le nouveau statut particulier et le régime indemnitaire.
Ces manifestations, organisées devant les directions de l’éducation dans plusieurs wilayas, ont été marquées par une répression policière dénoncée par les syndicats et de nombreux acteurs de la société civile.
À Alger, plusieurs membres du bureau national du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (CNAPESTE), ainsi que le secrétaire général du Conseil des lycéens d’Algérie (CLA), Zoubir Rouina, ont été interpellés lors du rassemblement. Selon des sources syndicales, les enseignants arrêtés sont toujours en détention dans un commissariat de police, où ils subissent un interrogatoire.
À Oran, une vidéo montrant un groupe d’enseignants à l’intérieur d’un fourgon de police a été largement partagée sur les réseaux sociaux. Selon le témoignage de l’un des enseignants arrêtés, la police aurait fait usage de tasers contre les manifestants. Il affirme également que les forces de l’ordre ont eu recours à des insultes pour disperser le rassemblement.
À Sidi Bel Abbès, bien qu’aucune arrestation n’ait été signalée, des sources locales rapportent que les enseignants ont fait face à des intimidations policières visant à empêcher le rassemblement.
Sur les réseaux sociaux, de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer la répression des protestations des enseignants, accusant les autorités de bafouer le droit à la liberté syndicale et à l’expression pacifique.
Le rassemblement de ce mercredi s’inscrit dans le cadre d’une grève cyclique initiée par plusieurs syndicats du secteur de l’éducation, débutée mardi 11 février 2025. Selon Messaoud Boudiba, porte-parole du CNAPESTE, le mouvement a été largement suivi avec un taux de participation atteignant 90 % dans les lycées, 75 % dans les collèges et entre 50 % et 60 % dans les écoles primaires.
Quatre syndicats avaient annoncé une grève de deux jours par semaine, à compter du 11 février, en réaction aux décrets récemment publiés concernant le statut particulier et le régime indemnitaire du secteur. Les enseignants réclament une révision en profondeur du statut, avec des ajustements liés aux catégories, missions, sanctions et promotions. Ils exigent également une revalorisation des primes et indemnités, ainsi qu’une application rétroactive du nouveau régime indemnitaire à partir de janvier 2024.
Face à cette mobilisation persistante et à la répression qui l’accompagne, les syndicats restent déterminés à poursuivre leur mouvement jusqu’à la satisfaction de leurs revendications.
D’ailleurs, le mouvement a été maintenu malgré les récentes décisions du Chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, qui a ordonné, lors de la réunion du Conseil des ministres, dimanche, de réduire de trois ans l’âge de la retraite au profit de tous les enseignants du secteur de l’Education, dans tous les cycles.