PSA Peugeot et General Motors ont trouvé un accord sur l’acquisition par le groupe automobile français de la filiale européenne de GM, Opel/Vauxhall.
Samedi, PSA et GM ont annoncé qu’une conférence de presse serait organisée lundi matin à 9h15 (8h15 GMT) au siège du constructeur français, sans plus de précisions. L’opération, grâce à laquelle PSA compte porter en quelques années ses ventes au-dessus de cinq millions d’unités, contre 3,15 millions l’an dernier, a été approuvée vendredi après-midi par le conseil de surveillance du constructeur français, a indiqué une des sources.
« L’opération a été approuvée, c’est fait. Elle devrait être présentée lundi matin », a-t-elle dit. PSA et Opel, qui ont déjà trois programmes communs de véhicules, n’ont pas souhaité commenter ces informations. Aucun commentaire n’a pu être obtenu dans l’immédiat auprès du Ministère de l’Economie, qui représente l’Etat au capital de PSA dont il est l’un des trois actionnaires de référénce, à parité avec la famille fondatrice Peugeot et le chinois Dongfeng.
Opel avait déjà écourté vendredi une réunion avec le personnel à son siège de Rüsselsheim au motif, entre autres choses, que la direction ne pouvait pas discuter des conditions d’une éventuelle acquisition par le groupe PSA.
GM QUITTE L’EUROPE
Le rachat d’Opel, qui signe aussi la sortie définitive de General Motors d’Europe après l’arrêt brutal, entre 2014 et 2015, de la commercialisation de sa marque Chevrolet sur le continent, a suscité dans un premier temps une vague de craintes en Allemagne, où se trouve la moitié des effectifs d’Opel, et en Grande-Bretagne où la filiale commercialise ses véhicules sous la marque Vauxhall. Réagissant aux dernières informations dans le dossier, le syndicat CGT a fait part de ses inquiètudes quant aux conséquences d’un rachat d’Opel sur l’emploi.
« Pour les salariés, qu’ils soient en Allemagne, en Angleterre mais aussi en France, la CGT les appelle à se préparer dès aujourd’hui à défendre collectivement leurs intérêts communs par-delà les frontières », écrit le syndicat dans un communiqué.
Depuis que l’existence de discussions sur le projet d’acquisition a été révélée le 14 février, les négociations se sont poursuivies sans relâche, notamment sur la question de la prise en charge du déficit des retraites d’Opel et sur celle de la commercialisation éventuelle de véhicules Opel sous pavillon PSA hors d’Europe.
Sur le premier point, d’un coût estimé à environ dix milliards d’euros, une source au fait des discussions a indiqué vendredi que GM avait accepté d’en couvrir une partie en injectant « un montant substantiel », ouvrant ainsi la voie à un accord sur les clauses de non concurrence demandées par GM.
Selon les sources, les discussions semblaient dans l’impasse cette semaine après que le groupe américain a réclamé des limitations sur des ventes d’Opel en Chine en échange d’une prise en charge partielle du trou des retraites.
Plusieurs sources ont régulièrement dit que, sauf contretemps dans les négociations, l’objectif de PSA et de GM était d’annoncer l’opération sur Opel avant le coup d’envoi du salon de l’automobile de Genève, qui ouvre ses portes mardi à la presse.