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Algérie

Quelles perspectives pour la coopération algéro-russe ?

Par Maghreb Émergent
octobre 9, 2017
Quelles perspectives pour la coopération algéro-russe ?

 

Il faut comparer le comparable. La Russie est un grand pays avec une intelligentsia  qui a connu et connait de grands savants, poètes, écrivains  étant la première à se lancer dans l’aventure de l’espace, mais ayant été touché malheureusement par le syndrome hollandais, la rente des hydrocarbures, donc concurrente de l’Algérie notamment en Europe pour les exportations de gaz. Dans ce cadre, quelles perspectives pour la coopération algéro-russe ?

Dans   son message de félicitations à Ahmed Ouyahia pour sa nomination en tant que Premier ministre, Dmitri Medvedev, le premier ministre russe a souligné son intention  « de  dépasser le stade des importations pour atteindre l’investissement direct, réfléchissant à des projets industriels concrets et de haute technologie ». L’Algérie et la Russie sont liées par un Partenariat stratégique signé en avril 2001 à Moscou. Lors de différentes  commissions mixtes algéro-russes, il a été souligné les convergences surtout politiques et l’effort de la Russie et de l’Algérie pour stabiliser le cours du pétrole et un appel a été lancé pour un élargissement de la coopération fondée sur un partenariat gagnant/gagnant entre les deux pays.

 

Situation de l’économie russe

Avec un territoire de 17 M de km² (soit 33 fois la France), la Russie est le plus vaste Etat du monde avec une population d’environ 143,8 M d’habitants (principalement répartis dans les grandes villes de la partie européenne du pays). La Russie a un PIB de 1861 milliards de dollars  2014, avec une contraction de 3,7% en 2015 et en 2016, en baisse malgré  ses  potentialités  s’étant établi selon  le FMI à 1283 milliards de dollars pour environ 146 millions d’habitants. Les réserves de change de la Russie  ont atteint un maximum historique  au début d’août 2008 avec 598 milliards de dollars. Lors de la crise des « subprimes », à la mi-mars 2009, les réserves ont reculé à 376 milliards de dollars et étaient  de 368,3 milliards de dollars en 2014, 320 en 2015 et à 395 milliards de dollars fin 2016 avec la légère remontée des cours du pétrole.

Le taux de change est passé de  72,5 roubles un  dollar en 2015, à  60,06 en 2015 et à 62,06 fin 2016  et le 09 octobre 2017à 58,36 roubles.Et pourtant la Russie dispose d’importantes ressources. Elle  dispose de ressources d’hydrocarbures considérables, première réserve mondiale de gaz traditionnel environ 45.000 milliards de mètres cubes gazeux et  est le 3ème  producteur mondial de pétrole produisant environ 11 millions de barils/jour moyenne 2016. Elle possède d’autres richesses : charbon, or, nickel  cobalt, diamant, bois, etc. L’exportation de ces ressources naturelles représente plus des trois quarts des exportations russes. La part hors hydrocarbures est relativement faible  les principales spécialisations industrielles de la Russie résultent de l’héritage du complexe militaro-industriel soviétique (métallurgie, industrie spatiale, industrie nucléaire et armement). Les secteurs des services (télécommunications, finance, distribution) ont toutefois connu un essor important au cours de la dernière décennie.

Comme l’Algérie, la Russie reste une économie rentière  qui repose essentiellement sur l’extraction et l’exportation des hydrocarbures. Selon le FMI, les matières premières représentant 12% du PIB, 50% des ressources budgétaires et 70% des exportations russes avec la  présence de l’Etat dans l’économie qui  demeure importante (environ 40-50% du PIB). Aussi face à cette situation,  la priorité de la politique économique est d’accélérer la diversification du tissu économique, augmenter l’investissement et d’accroître le niveau d’attractivité de la Russie (qui occupe le 62ème rang du classement Ease of Doing Business 2015 de la Banque Mondiale. Les autorités russes reconnaissent, par ailleurs, la nécessité de moderniser l’économie, de restructurer les secteurs affichant un retard technologique et de revoir le mode de financement des entreprises. Les systèmes de transports et les services urbains font face à des besoins de réhabilitation et nécessitent de lourds investissements. Le 22 août 2012, la Russie a adhéré à l’OMC après 18 ans de négociations. En vue de son accession, la Russie a conclu 39 accords bilatéraux concernant l’accès au marché pour les services et 57 accords concernant l’accès au marché pour les marchandises.

En mars 2014, le processus d’adhésion de la Russie à l’OCDE a été gelé dans un contexte de tensions géopolitiques.  Depuis quelques années, la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan sont engagés dans un mouvement d’intégration de leurs économies qui s’est concrétisé par la création d’une Union douanière en 2010. Avec l’entrée en vigueur le 1er janvier 2015 de l’accord instituant une union économique entre les Etats membres de l’Union douanière, à laquelle se joignent cette année l’Arménie et le Kirghizstan, ce processus d’intégration devrait se renforcer.  Les principaux clients sont : Pays-Bas, Italie, Allemagne, Chine, Turquie  et les principaux  fournisseurs sont la  Chine, l’Allemagne, les Etats-Unis, l’Ukraine et le  Japon. Mais comme pour l’Algérie, la  baisse du prix du pétrole a eu un impact négatif tant sur l’économie que sur toute la société.  Le taux de chômage d’environ 5,2% officiel étant remis en cause par le FMI. L’industrie manufacturière a régressé et l’agriculture russe n’a profité que de manière marginale de l’arrêt des importations. Même si certains indicateurs macroéconomiques sont relativement satisfaisants (excédent du compte courant, dette publique limitée), la situation des finances publiques est devenue  vulnérable. Les faiblesses principales de la Russie sont liées à la structure de son économie et au manque d’investissement.  L’accélération de la croissance à moyen terme nécessite la mise en œuvre de réformes structurelles. La classe moyenne  est fortement  touchée.

Le nombre de Russes vivant en dessous du seuil de pauvreté est ainsi passé à 20,3 millions fin 2015 (14,1 % de la population), contre 18 millions l’année précédente (12,6 %). « Beaucoup se sont appauvris, la classe moyenne a été touchée », selon  M. Medvedev, Premier ministre russe. Ainsi le contrat social  russe  qui consiste à de  distribuer des revenus sans contreparties productives pour  la paix sociale  devient intenable. « 41 régions ont réduit leurs dépenses pour l’éducation, 42 dans le domaine de la culture  18 pour la médecine… », selon le  quotidien Kommersant en se référant aux résultats d’une étude du fonds Peterbourgskaïa Politika, selon laquelle les retards de salaires sont en constante augmentation depuis 2012. Ce qui amené  le Conseil de sécurité de la Fédération de Russie à amender les priorités stratégiques, approuvées par le président Vladimir Poutine le 31 décembre 2015, parmi lesquelles figurait en tête des menaces l’OTAN,  et  l’organisation atlantiste de  défense,  en élevant, notamment, le « déséquilibre du système budgétaire national » au rang de menace potentielle, tout comme « la vulnérabilité du système financier national ». Pour le  Premier ministre, Dmitri Medvedev : « si les prix du pétrole continuent à baisser, il faut s’attendre au pire des scénarios, la fin de la  rente».  Encore que la dette extérieure reste faible et les réserves en devises d’environ 385 milliards de dollars au 01 janvier 2016, selon le site Demo Trading, contre plus de 540 milliards de dollars en 2012, avec une importante fuite de capitaux,  permettent à la Russie de tenir trois à quatre  années et ce malgré la dévaluation du rouble permettant de voiler l’importance du déficit budgétaire,  les salaires et les prestations sociales devraient  baisser  ainsi que  les investissements (hors dépenses militaires).

Coopération Algérie/Russie : des échanges déséquilibrés

Il est utile d’analyser la ventilation des échanges de l’Algérie avec le  reste du monde pour l’année 2016 et les quatre premiers mois de 2017. Les statistiques officielles  montrent clairement que l’essentiel des échanges extérieurs de l’Algérie  reste toujours polarisé sur ses  partenaires traditionnels. Les pays de L’OCDE occupent  60,94% des importations et  79,59% des exportations. Les pays de l’Union Européenne sont  les principaux partenaires de l’Algérie, avec les proportions respectives de 47,47% des importations et de 57,95% des exportations.

Par rapport à l’année 2015, les importations en provenance de l’UE ont enregistré une baisse de 12,97% passant de 25,48 milliards de Dollars US en 2015 à 22,18 milliards de Dollars US en 2016 et pour les exportations de l’Algérie vers ces pays, ont aussi diminué de 6,24 milliards de dollars US, soit 27,15 %. A l’intérieur de cette région économique, on peut relever que le principal client est l’Italie qui absorbe plus de 16,55% de nos ventes à l’étranger, suivi par l’Espagne de 12,33% et la France de 11,05%. Pour les principaux fournisseurs, la France occupe le premier rang des pays de L’UE avec 10,15%, suivie par l’Italie et l’Espagne avec une proportion de 9,93% et de 7,69% du total des importations de l’Algérie.  Les pays de l’OCDE (hors UE) viennent en deuxième position avec une part de 13,47% des importations de l’Algérie en provenance de ces pays, et de 21,64% des exportations de l’Algérie vers ces pays. A noter aussi que l’essentiel des échanges commerciaux de l’Algérie avec cette région est réalisé avec les U.S.A, suivis par la Turquie avec les taux respectifs de 5,01% et 4,14% pour les importations en provenance de ces pays, et de 11,17%, et 4,27% pour les exportations vers ces mêmes pays.

Sur un montant de 11, 921 milliards de dollars, durant  les quatre premiers mois 2017, l’Italie a été le principal client avec une part de 18,01% des ventes algériennes à l’étranger suivie par l’ Espagne 12,02% et la France 10,89%. Sur un montant de 15,426 milliards de dollars,  la Chine  représente le  principal fournisseur durant avec 20,47% de nos importations, suivie par la France 8,49% et l’Italie 7,02%. Pour la même période, le niveau des exportations de l’Algérie en direction de la Russie n’auront atteint que trois petits millions de dollars, contre  44 millions de dollars d’importations hors armement.  Qu’en est-il de l’évolution de la coopération économique entre l’Algérie et la Russie ? Le volume des échanges commerciaux entre l’Algérie et la Russie avait  atteint,  175 millions de dollars en 2002, 364 millions de dollars en 2005,  dont 362 millions de dollars représentent uniquement les exportations russes vers l’Algérie. Les exportations algériennes vers la Russie ne représentaient, quant à elles, que le montant de 2 millions de dollars (une centaine de tonnes de dattes et quelques produits industriels). Environ 47% du volume des exportations russes sont représentés sous forme de demi-produits destinés en majorité au secteur du bâtiment et des travaux publics. Il s’agit, notamment de matériaux de construction (acier, rond à béton, bois, etc.), les produits alimentaires, essentiellement du blé (800 000 t importées par l’Algérie en 2005) qui ont  représenté 35% des exportations russes vers l’Algérie. Pour 2014, les échanges commerciaux entre l’Algérie et la Russie, hors armement, avaient  atteint 530 millions de dollars.

Nous assistons à une progression timide  puisque  le volume des  échanges commerciaux bilatéraux  avait  atteint 885 millions de dollars en 2015. En 2016, nous assistons à une progression timide puisque le volume des échanges commerciaux bilatéraux hors armement avait  atteint 885 millions de dollars.  Pour 2016 selon les statistiques officielles citées par l’APS, nous avons une hausse de 65,3%, environ deux (2) milliards de dollars, dont 1,4 milliard de dollars. Selon Alexey Shatilov, représentant commercial de la Fédération de Russie dans une interview donnée à la presse algérienne le 27 octobre 2016: globalement, les échanges se situent entre deux et trois milliards de dollars, dont 600 à 800 millions (de dollars) pour les domaines « civil. Et le tiers restant par des échanges dans les domaines relevant, disons, du civil, parmi lesquels les hydrocarbures. Trois entreprises russes du secteur des hydrocarbures sont aujourd’hui présentes en Algérie. Il s’agit de Gazprom, de Rosneft et de Stroy Trans Gaz ; cette dernière participant à la prospection dans le domaine gazier mais également à la fabrication de gazoducs. Il s’agit d’investissements directs qui  sont de 200 à 300 millions de dollars. Actuellement les 2/3 des échanges entre les deux pays sont constitués par l’armement » (fin de la citation).  

L’Algérie arrive dans le top 3 des clients de la Russie en matière d’importations d’armes », selon un récent classement publié par l’entreprise britannique spécialisée dans le domaine de la défense «Jane’s». L’Algérie est considérée comme un partenaire traditionnel de la Russie dans le domaine depuis des dizaines d’années, selon l’entreprise spécialisée, qui a fait savoir qu’«à l’issue de l’année 2016, l’Algérie a acheté pour 924 millions de Dollars d’armements russes», arrivant ainsi derrière  deux clients poids-lourds, à l’instar de «l’Inde (achats pour 1,2 milliard de dollars à la Russie, 19% du volume total des livraisons russes) et la Chine (achats pour 959 millions de dollars), qui sont également des partenaires traditionnels de la Russie dans le domaine de la défense, et devant le Vietnam (788 M USD) et l’Irak (460 M USD)», ajoute la même source.

Toutefois, l’entreprise Jane’s a relevé que «le partenariat militaro-technique russo-algérien est fort varié: allant des avions et hélicoptères de combat modernes aux systèmes anti-missiles et aux sous-marins». Notant que, «le montant total des ventes d’armes russes s’est élevé, à fin 2016, à 6,34 milliards de dollars. En 2017, ce chiffre devrait augmenter: les experts prédisent un montant de 7,23 milliards de dollars».Pour 2017, selon les officiels russes, indiquant que les échanges commerciaux entre les deux pays ont doublé, par rapport  à 2015, atteignant  les 4 milliards de dollars, il s’agit  d’intensifier la coopération car l’Algérie est « un partenaire stratégique pour la Fédération de Russie ». 

Quelles  perspectives ?

Lors de différentes rencontres officielles, (déclarations reprises par  l’APS) les deux parties Algérie/Russie  ont confirmé la volonté des deux pays d’aller de l’avant dans leurs relations et leur coopération, aussi bien dans le domaine politique que ceux de l’économie notamment énergétique en vue de stabiliser le cours du pétrole,  du commerce et de la culture,  leur attachement  aux principes de règlement politique des conflits, de la nécessité de dialogue, de non ingérence dans les affaires intérieures des autres pays et du respect de la Charte des Nations Unies avec des points communs sur les  questions internationales et régionales  notamment la situation en Syrie, en Libye, au Sahel, la lutte contre le terrorisme et le crime organisé transnational ainsi que la cybercriminalité. Dans le domaine économique, pour intensifier la coopération, les  secteurs concernés sont notamment les secteurs de la formation professionnelle, de la recherche scientifique et technique, de l’industrie, des transports, du nucléaire civil et de l’énergie. Lors de la Foire internationale d’Alger en mai dernier, dont la Russie a été l’invité d’honneur la délégation a fait savoir que trois (3) sociétés russes sont prêtes à investir en Algérie à travers un partenariat à long terme dans des domaines tels que l’énergie verte, le traitement des déchets industriels et ménagers et la gestion des ressources en eau. Concernant la coopération dans les énergies renouvelables, le ministre russe avait mis en exergue l’intérêt qui porte son pays au vaste programme d’énergies renouvelables lancé par l’Algérie pour arriver à une capacité de 4.500 mégawatts jusqu’à l’année 2030. Trois entreprises, Ouralvagonzavod, PAO NPK OVK et ZAO Transmachholding sont intéressées à réaliser des projets avec des partenaires algériens à travers des usines mixtes d’assemblage de matériel roulant, la création de centres de services dans le secteur ferroviaire et la production de moissonneuses-batteuses. En outre, la société russe PAO KAMAZ, le plus grand producteur de véhicules poids lourds en Russie, serait prête à faire des propositions en matière de partenariat dans le domaine de l’industrie des véhicules.

Les  lois économiques sont insensibles aux slogans politiques. La Russie et l’Algérie sont confrontées à des tensions budgétaires avec un cours des hydrocarbures relativement bas.  On n’est encore au stade des intentions. Les importations militaires sont importantes, les russes pour équilibrer la balance commerciale devant contribuer à asseoir en Algérie une industrie militaire dans le cadre de la substitution d’importation. Les échanges entre la Russie et l’Algérie sont dérisoires par rapport aux importations/ exportations tant russe qu’algérien. Les transactions commerciales entre l’Algérie et la Russie qui, selon la Banque d’Algérie, devraient s’effectuer en rouble permettront-elles de dynamiser les échanges ? Et qu’offrent les entreprises algériennes publiques et privées en contrepartie à la Russie surtout que l’Algérie où 97/98% des exportations directement et indirectement (50% hors hydrocarbures provenant des dérivées d’hydrocarbures), connait actuellement des tensions budgétaires. En bref, le déséquilibre commercial est en défaveur de l’Algérie. Mais pour la Russie, il ne faut donc attendre un flux important d’argent frais du fait de sa difficulté financière mais éventuellement l’apport en termes de transfert technologique et managérial.

 

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