Dans cette chronique, Abed Charef nous parle de ce qu’il n’aime pas, mais ce qu’il n’aime pas n’est pas ce que l’on pourrait croire à la lecture des premières lignes de son texte.
Je suis un peu raciste. Je l’avoue et je l’assume.
Comment ne pas être raciste?
Les migrants subsahariens ont imposé leur présence dans l’espace public algérien. Encore confinés dans les endroits les plus sordides, ils sont pauvres, ils mendient, et vivent dans des conditions d’hygiène déplorables. Ils squattent les dessous des ponts et érigent des bidonvilles dans un pays qui est sur le point d’éliminer les bidonvilles.
Ils ont quitté leurs pays pauvres, parfois ravagés par la guerre et la sécheresse, pour venir vivre dans des conditions misérables en Algérie. Ils ont laissé des pays en guerre ou menacés de guerre pour trouver refuge dans un pays qui vient de sortir d’une terrible épreuve.
Peu d’entre eux travaillent, ce qui ne les empêche pas de faire des enfants, de les balader par plus de 40 degrés, dans d’interminables allers-retours sans objet et sans but précis.
Tout cela me pousse évidemment à devenir raciste.
Raciste anti-cons.
Raciste contre tous ces cons incapables de voir la détresse de leurs semblables, de sentir la tragédie que vivent des gens plus faibles qu’eux, plus vulnérables, désespérés, des gens qui ont vraiment besoin d’une main affectueuse, d’un geste de tendresse, d’un sourire, d’un coup de pouce, d’un geste de solidarité.