Les Algériens accueillent, à compter de ce jeudi, le mois sacré de Ramadhan. Attendu pour ses soirées conviviales et les joies familiales qu’il procure, d’autant qu’il intervient, après les années de privation en raison du Covid-19, ce mois risque, en revanche, de se révéler une épreuve pour les ménages en raison de l’inflation galopante.
En effet, dans les marchés, les prix des produits de première nécessité ne cessent de flamber. Malgré toutes les mesures prises par les autorités pour enrayer cette courbe inflationniste, rien ne semble arrêter la hausse vertigineuse de certains produits. Raisons de cette flambée: D’abord, le contexte économique mondial qui connait une crise inflationniste sans précédent depuis l’invasion russe sur l’Ukraine, ensuite le le contexte national influencé par la spéculation et la désorganisation de la distribution.
Il faut dire que la flambée des prix a commencé depuis le début de l’année. Certains produits ont vu leurs prix doublés, pratiquement dans toutes les régions du pays, comme l’ont déjà signalé les associations des consommateurs.
En attendant l’efficacité des mesures gouvernementales
Parallèlement à cette flambée des prix, certains produits alimentaires de première nécessité, très utiles durant ce mois sacré, dont des produits subventionnés comme la semoule et l’huile de table, manquent dans les supermarchés et les supérettes. Faire la queue pour avoir une bouteille d’huile de table de 5 litres, se procurer un sachet de lait ou pour acheter un sac de semoule de 10 Kg ou 25 kg est devenu le quotidien des citoyens dans certains endroits du pays. Pourtant, les autorités affirment que « les quantités nécessaires de ces produits sont largement suffisants dans les unités de productions, publiques et privées ».
Et pour enrayer la hausse des prix, parfois inexpliquée, étant entendu que le mois de ramadhan est un mois de consommation par excellence, le gouvernement a mis en place certaines dispositions, dont certaines reconduites, comme les marchés de proximité de vente directe des producteurs aux consommateurs. Les agriculteurs sont autorisés, à cet effet, à vendre leurs récoltes directement aux marchés.
D’ailleurs, le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, a ordonné, mardi 21 mars, aux producteurs d’huile de table de vendre leurs produits directement aux consommateurs sur les marchés de proximité, en vue de répondre à la demande croissante enregistrée notamment durant le mois de Ramadhan.
Pour ce qui est des viandes rouges, la mission est confiée au groupe public, Algérienne des viandes rouges (ALVIAR), chargé d’importer la viande de veau et assurer sa distribution au prix régulé de 1200 DA le kilo. Mais, dans le même temps, la viande d’agneau bat des records chez les bouchers. Mardi, le prix affiché de ce produit au marché de Bab Ezzouar à l’Est Alger a atteint 2500 DA le kilo.
Selon les observateurs des marchés de produits alimentaires, les Algériens devront résister à ces flambées de prix et au manque de certains produits au moins durant la première semaine du mois de Ramadhan, avant de voir les prix baisser.