Le président de la fédération algérienne de football (FAF) Mohamed Raouraoua a expliqué vendredi les raisons de l’interdiction faite aux clubs professionnels de recruter des joueurs étrangers et a dénoncé des comportements «hors la loi » de la part de la part de leurs managers.
La décision prise lors de la dernière réunion du bureau fédéral serait levée « dès la présence d’un climat adéquat » a indiqué le président de la FAF. « La FAF a pris cette décision pour permettre une meilleure réorganisation du recrutement du joueur étranger. Nous voulons à travers cette décision améliorer les conditions du transfert d’un joueur étranger de par son hébergement, son payement bancaire, surtout son statut d’international, et sa cotisation à la CNAS (ndlr, caisse nationale des assurances sociales » a-t-il Indiqué.
Le bureau fédéral de la FAF, réuni samedi 24 juillet en session ordinaire, a décidé d’interdire le recrutement des joueurs étrangers dans les clubs professionnels à partir du prochain mercato (hiver).
Pratiques illégales
Cette décision a été prise « compte tenu des difficultés financières, de l’impossibilité d’obtenir des devises légalement pour payer les salaires, indemnités de formation et de solidarité des joueurs étrangers », a expliqué le bureau fédéral, qui a déploré aussi dans ce registre « les agissements de certains agents de joueurs et autres acteurs du football peu scrupuleux ». Néanmoins, les joueurs disposant d’un contrat pourront jouer jusqu’à la fin de leur engagement avec leur club, a précisé la même source.
Mohamed Raouaraoua a souligné que les devises versées aux joueurs étrangers ne constituent pas une «réserve forte » pour le gouvernement. La décision prise n’est pas liée à la politique d’austérité, elle est dictée, a-t-il expliqué, par les pratiques illégales auxquelles ont recours les dirigeants des clubs.
Contrairement aux entraineurs étrangers qui arrivent avec un permis de travail et dont les salaires en devises sont transférés de manière légale, la situation des joueurs étrangers est différente car les clubs n’appliquent pas les procédures nécessaires, ce qui explique selon lui l’existence de plusieurs contentieux et des joueurs étrangers.
La FAF, a-t-il indiqué, reçoit de nombreuses correspondance de la Commission de discipline de la FIFA pour contraire les clubs à verser leur dus à des joueurs et à des clubs étrangers au titre de la formation. Raouaraoua a fait état de six contentieux en suspens au niveau de la FIFA impliquant des joueurs étrangers et des clubs.
Un million de dollars de pertes
La décision de suspendre le recrutement s’explique également par la volonté de mettre fin à la dilapidation des deniers publics en expliquant qu’un joueur étranger a été payé sans avoir joué un seule minute alors que d’autres joueurs n’ont participé qu’à moins de 20% des matchs de leurs clubs.
Le président de la FAF a estimé que la mauvaise gestion des clubs professionnels a couté un million de dollars en une année et demi à l’Etat. La FAF est au courant des infractions commises par les gestionnaires de ces clubs et c’est pour cela qu’elle a décidé de mettre fin à l’anarchie.
« Si nous constatons la présence d’un climat adéquat, la décision d’interdiction sera aussitôt levée. Nous n’avons jamais été contre le recrutement d’un joueur étranger, la preuve, le nombre autorisé de ces joueurs a été augmenté de 1 à 3 dans un passé récent. Le cadre sera désormais plus organisé », a souligné Raouraoua à la radio nationale.
Le président de la FAF a expliqué que les clubs désireux d’engager un étranger dans l’avenir devront se référer à plusieurs conditions dont un document approuvant que le joueur a bel et bien été international, « signé par la fédération de son pays ».