Rapport de Transparency 2014 : le Maghreb à la traîne dans la lutte contre la corruption - Maghreb Emergent

Rapport de Transparency 2014 : le Maghreb à la traîne dans la lutte contre la corruption

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Le Maghreb est à la traîne en et reste une des régions jugées parmi les plus corrompues dans le monde, selon l’indice de perception de la corruption établie pour 2014 par l’ONG Transparency International. Maroc, Algérie, Tunisie, Libye et Mauritanie ne font pas mieux pour lutter contre la corruption, selon des ONG locales.

 

Le Maroc, classé à la 91eme place en 2013, gagne 11 places et remonte dans le classement de 2014 à la 80eme place. Il remonte également de deux points à 39 points. L’Algérie, sombre par contre et est classée par Transparency  à la 100eme place sur un classement qui compte 175 pays. L’Algérie perd 6 places en 2014 avec seulement 36 points sur 100 possibles. La Tunisie, par contre, a perdu seulement 2 places, passant de la 77éme position en 2013 à la 79eme en 2014 avec 40 points. La Libye post-Kadhafi est de son côté parmi les pays les plus corrompus de la planète selon les critères de Transparency, qui se base sur les avis d’experts au sein d’organisations financières telles que la Banque mondiale, la Banque africaine de développement (BAD) ou la fondation allemande Bertelsmann. Elle arrive à la 166eme position (172 ème en 2013) avec seulement 18 points sur 100. La Mauritanie arrive quant à elle à la  124eme place (119e en 2013) avec 30 points. Comparativement aux pays du Golfe, les pays maghrébins concentrent le plus de soupçons de corruption et de blanchiment. L’Algérie a été éclaboussée durant les deux dernières années par plusieurs scandales de corruption, dont celui de la firme italienne Saipem qui aurait versé des pots de vin contre des contrats gaziers et pétroliers en Algérie. Il y a également les deux affaires dites Sonatrach (1 et 2), dans lesquelles sont mêlées des personnalités proches du pouvoir, dont l’ex-ministre de l’énergie Chakib Khelil.

Avis d’ONG

Le Rapport 2014 de Transparency est ”indulgent et loin de refléter l’ampleur de la corruption qui gangrène le système politique et économique en Algérie”, estime l’Association nationale de lutte contre la corruption qui est, en fait, la section algérienne de Transparency international. Pour l’ANLC, la situation serait grave en Algérie en matière de corruption qui ”touche plusieurs secteurs”. Au Maroc, la section locale de l’ONG basée à Berlin, en Allemagne, n’en pense pas moins et estime que ”ces résultats ne doivent conduire à aucune conclusion hâtive”. Dans une première réaction au rapport 2014, Transparency Maroc relève que ”notre pays stagne toujours dans une corruption endémique et généralisée. Il est devancé dans ce classement par  13 pays africains et 8 pays de la région MENA”.

Ce qu’en pense Transparency

L’organisation Transparency, dans son commentaire sur la région MENA estime que la corruption en politique est le défi principal des pays du Maghreb et du Moyen-Orient. “Assurer la séparation des pouvoirs entre l’exécutif et le législatif devrait être une priorité pour les élus au pouvoir”, affirme Tranparency, qui cite l’exemple de la Tunisie, qui a amélioré sa lutte contre la corruption par une meilleure gouvernance. En clair, les pays du Maghreb ont besoin de réformer leurs institutions politiques et mettre en place des réformes démocratiques. Pour autant, l’organisation affirme que la corruption est un phénomène qui concerne cependant “toutes les économies”. “Plus des deux tiers” des pays étudiés atteignent d’ailleurs un score inférieur à 50. Le résultat moyen est de 43. A cet égard, Transparency insiste sur le nécessaire travail que doivent faire les “grands centres financiers dans l’Union européenne et aux Etats-Unis”. 

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