La commission d’étude des dossiers de liberté conditionnelle, siégeant à la prison d’El Harrach le 22 septembre 2024, a statué défavorablement sur la requête introduite par les avocats d’Ihsane El Kadi. Cette décision, communiquée hier, perpétue l’incarcération du journaliste, éditeur de Maghreb Emergent et Radio M, détenu depuis le 29 décembre 2022.
La commission, constituée notamment du directeur de l’établissement pénitentiaire et du juge d’application des peines, n’a pas explicité les motifs sous-tendant ce refus. Paradoxalement, l’administration carcérale a attesté de l’exhaustivité du dossier présenté et de l’acquittement des amendes imputées au détenu.
Il convient de rappeler qu’El Kadi avait précédemment bénéficié d’une commutation de peine, promulguée par le décret présidentiel n° 24-225 à l’occasion de la commémoration de l’indépendance nationale le 5 juillet 2024. Cette mesure de clémence avait réduit sa sentence initiale de cinq ans d’emprisonnement ferme à trois ans, eu égard à son âge excédant les 65 ans.
Ayant purgé vingt-et-un mois sur les trente-six de sa peine commuée, le journaliste satisfaisait aux critères d’éligibilité pour une libération conditionnelle. Néanmoins, cette disposition lui a été refusée sans justification apparente.
Il est à noter que la liberté conditionnelle n’est pas une mesure exceptionnelle dans le système pénitentiaire algérien. Selon l’Agence Presse Service (APS), plus de 17 400 détenus ont bénéficié de cette disposition au cours de l’année 2024, soulignant ainsi le caractère atypique de la décision concernant Ihsane El Kadi.