A l’instar de ce qui est pratiqué par la CNAS (Caisse nationale des assurances sociales), les compagnies d’assurance économiques publiques et privées vont bientôt proposer la formule du tiers payants dans le domaine du remboursement des frais de santé. Les assureurs voudraient d’ailleurs porter le remboursement au-delà des 20% pratiqués actuellement par la CNAS et elles pourraient même aller jusqu’à 50% à terme.
« Il y a un projet de création d’une société pour gérer la formule de tiers payant, et ce en collaboration avec la Compagnie centrale de réassurance (CCR) », a indiqué le PDG de CAARAMA Assurance, Ammar Meslouh, qui a organisé ce dimanche une rencontre avec la presse au siège de la compagnie pour donner les résultats de l’année 2015 et 2016.
Le processus consiste, selon ses explications, à donner une carte pour les assurés qui contractent une police d’assurance spécifique à ce produit, afin de se faire soigner dans n’importe quelle clinique privée qui est conventionnée.
CAARAMA, filiale à 100% de la Compagnie d’assurance CAAR, et d’autres compagnies publiques d’assurances des personnes sont sur ce projet « qui avance bien », a indiqué le PDG. Ce dernier n’a pas donné d’autres précisions sur le sujet. Néanmoins, on a appris que Macif, compagnie française est partenaire du projet à travers la compagnie Amana qui est une filiale commune avec la société algérienne d’assurance (SAA). Il y a aussi la filiale de la Compagnie d’assurance des transports CAAT, qui est partenaire à travers sa filiale d’assurance des personnes, TALA assurance.
Des cadres de ces compagnies publiques se sont déplacés le mois dernier en France pour avoir plus de précisions sur la formule tiers payant et connaître la formule pratiquée en France dans ce domaine. L’objectif étant de parvenir à adopter le même système que celui pratiqué par la CNAS actuellement. A terme, cette dernière aura de moins en moins de frais à rembourser car ils seront pris en charge en partie par l’assurance économique qui intéresse aussi les compagnies d’assurance privées algérienne à l’instar de Macir vie, filiale de la CIAR.
Actuellement l’assurance des personnes représente à peine 10% du marché des assurances mais dans les pays développés, elle constitue plus de 50% du marché. Les assureurs pensent que le potentiel en Algérie varie entre 2 milliards et 4 milliards de dollars soit plus que le volume global du secteur des assurances qui dépasse à peine 1 milliards de dollars par an. Les assureurs ajoutent qu’une offre variée de produits apportera les réponses aux nouveaux besoins du marché des assurances de personnes notamment en matière de santé.
Ouverture du capital de CAARAMA
A une question sur l’équilibre des contrats des assurances des personnes, le PDG de CAARAMA souligne que certains contrats sont plus équilibrés que d’autres à l’instar de ce qui se passe dans l’assurance dommage. L’assurance groupe est autour de 40% du chiffre d’affaires de CAARAMA qui assure notamment le personnel de Sonatrach.
Lors de la rencontre avec la presse, le PDG de CAARAMA a fait une autre annonce importante. C’est ainsi que le capital de CAARAMA qui est détenu actuellement par la CAAR à 100% sera partagé avec d’autres partenaires l’année prochaine. Une banque publique va entrer dans son capital à hauteur de 15% comme autorisé par la loi.