Le Conseil des Participations de l’État a approuvé la création du Groupe des Travaux Maritimes (GTM), une décision annoncée lors de sa 187e session présidée par le Premier ministre Nadir Larbaoui. Cette initiative s’inscrit dans le cadre des directives présidentielles visant à dynamiser le développement des infrastructures portuaires du pays.
Le GTM aura pour mission principale la mise en œuvre des investissements prévus dans le développement des infrastructures maritimes. Selon le communiqué des services du Premier ministre, ce groupe constituera « un outil efficace » pour soutenir l’élan économique national, notamment en ce qui concerne la promotion des exportations hors hydrocarbures. Cette décision concrétise la vision stratégique du président, visant à renforcer les capacités nationales en matière de réalisation et d’ingénierie dans divers domaines.
Projets portuaires en cours
L’extension du port de Djen Djen à Jijel est l’un des projets phares. Ce port se distingue par ses gigantesques terminaux spécialisés, notamment minéraliers, bitumiers, céréaliers et à conteneurs. Grâce à ses superstructures et à son équipement de manutention avancé, incluant de gigantesques grues portuaires, le port est capable de gérer un large éventail de marchandises.
L’objectif est d’en faire un port pivot en Méditerranée, avec une capacité prévue de 12 millions de tonnes annuellement d’ici 2025. Le nouveau terminal à conteneurs permettra d’accueillir des navires transportant jusqu’à 18.000 conteneurs, réduisant ainsi les coûts de transport et le délai de transit des marchandises destinées aux marchés africains de près de 20 jours.
L’agrandissement du port de Annaba représente un autre volet crucial des ambitions portuaires algériennes. Le projet comprend la construction d’un terminal minéralier de 1600 m de long avec un tirant d’eau de 16 m. Ce projet, mené par un consortium algéro-chinois incluant China Harbour Engineering Company (CHEC), Cosider-TP et Méditerranéenne des travaux maritimes (Meditram), vise à augmenter les capacités d’accueil du port et à recevoir des navires de gros tonnage. L’investissement est estimé à 89 milliards de dinars algériens. L’objectif est d’augmenter les exportations de phosphate à plus de 6 millions de tonnes par an, faisant de l’Algérie un acteur majeur sur le marché des engrais et des fertilisants.
Contexte économique et perspectives
En 2023, le volume des échanges au port de Djen Djen a atteint 90,2 millions de tonnes. Les autorités projettent une augmentation significative de ce chiffre avec l’achèvement des travaux d’extension. Ces projets s’inscrivent dans une stratégie visant à renforcer la position de l’Algérie sur le marché africain, en lien avec la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).
Le développement des infrastructures portuaires est présenté comme un levier pour dynamiser l’économie nationale et renforcer les échanges commerciaux. Les autorités algériennes visent à positionner le pays comme un hub stratégique pour le commerce transcontinental. L’ensemble de ces projets d’infrastructures portuaires représentent des moteurs capitaux pour le développement économique du pays qui, une fois achevés, permettront à l’Algérie de s’affirmer comme un acteur majeur du commerce en Afrique et en Méditerranée.