Les souscripteurs à de Logements de Logement de type Promotionnel Public (LPP) expriment leurs craintes sur l’avenir des projets. De l’encadrement juridique à la qualité de réalisation, les questions des concernés ne trouvent pas de réponse auprès des responsables.
Quelques 150 à 200 souscripteurs aux programmes de Logements de type Promotionnel Public (LPP) se sont réunis vendredi après-midi au Centre culturel de Bordj el Kiffan (Alger-Est) pour faire le point de la situation du projet, lancé depuis près d’une année. Le collectif présent représentait plusieurs wilayas du pays dont Alger, Oran, Constantine, Djelfa, Aïn Defla, Boumerdes, Blida, Tipasa, et Hassi Messaoud. N’ayant pu faire le déplacement, d’autres membres, de Skikda, ont marqué leur présence par téléphone, pour apporter leurs avis et témoignages. Au menu de la réunion de vendredi dernier, faire le point des activités des collectifs de wilayas, les questions juridiques et techniques relatives au LPP, mais également un bilan des contacts avec l’Entreprise Nationale de Promotion Immobilière (ENPI), en charge de ce dossier, le Ministère de l’Habitat.
Concernant l’assise juridique, le Collectif des Souscripteurs LPP (CSLPP), qui compte parmi ses membres des juristes, estime que les démarchent engagées dans le cadre de ces programmes ne sont pas conformes avec les dispositions de la loi n°11-04 du 17 février 2011, fixant les règles régissant l’activité de promotion Immobilière. Selon Fayçal Aissaoui, membre du collectif (d’Alger) des souscripteurs du programme LPP, si la loi n°11-04 stipule qu’un « contrat de réservation » (portant l’ensemble des détails du logement et de son implantation) doit être remise après le premier versement de fonds, dans la réalité les choses se passent autrement. « Lorsqu’on se présente à l’ENPI avec un ordre de versement de la première tranche, qui est de 500.000 DA, il nous est seulement apposé un cachet humide sur le verso d’une photocopie ». « On nous a promis une « pré-affectation », après le 2e versement », ajoute notre interlocuteur. Fayçal Aissaoui rappelle que le décret censé encadrer les conditions d’affectation des logements, qui avait été annoncé en février dernier par le PDG de l’ENPI, Ammar Guellati, lors d’une émission de radio, « n’a pas encore vu le jour ».
Des doutes sur la qualité des logements LPP
L’autre souci des souscripteurs LPP c’est le problème de qualité qui transparait à la lecture des cahiers des charges. Pour eux, un comparatif (notamment en terme de superficie, de nombre de chambres, de qualité des matériaux finis, de localisation, de nombre d’étages et de nombre d’appartement par étage), entre les cahiers des charges du LPP et du logement social, fait ressortir une maigre différence, alors que le LPP est censé être du haut-standing ». Parmi les griefs retenus, « dans plusieurs projets de LPP, le nombre d’appartements est de quatre par étage ». Pour ce qui est, par exemple, de la qualité des matériaux finis, le cahier des charges du LPP, « laisse le choix » aux entreprises soumissionnaires qui opteraient pour « le marbre, le granito, ou des matériaux équivalents ». D’autres souscripteurs présents à la réunion d’hier, ont soulevé des problèmes liés aux personnes à mobilité réduite « auxquels il n’est consacré aucun article dans le cahier des charges », selon M. Aissaoui.
Tous ces problèmes soulevés (et bien d’autres) devraient trouver une solution, ou du moins des explications, qu’attendent les concernés. Il se trouve, comme nous l’explique Fayçal Aissaoui, que toutes les correspondances adressées (dont des demandes d’audience) par le Collectif des Souscripteurs LPP (CSLPP) aussi bien au Ministre de l’Habitat, au PDG de l’ENPI, et Premier Ministre, « sont restées sans échos ». En attendant, le CSLPP continue son organisation, et prévoit, en plus des réunions par wilayas, des rencontres régionales, dont la première s’est déjà déroulée à Constantine, et la prochaine est prévue (dans l’attente d’une autorisation de l’APC où est située la salle qui abritera la réunion) à Oran.