Les quotidiens nationaux ont focalisé leur attention ce mercredi sur les contrats gaziers liant l’Algérie et l’Europe, la lutte antiterroriste ainsi que la question du rachat d’El Khabar par l’homme d’affaires Issaad Rebrab.
Sous le titre «Le prix de la survie», L’Expression affirme que l’investissement de 73 milliards USD envisagé par Sonatrach à l’horizon de 2020, «est une orientation stratégique» même si ce programme intervient «au moment où le secteur est de moins en moins attractif». Selon le journal, il s’agit pour l’Algérie «d’une question de vie ou de mort (car elle) relève de l’intérêt suprême de la nation qui joue sur ces 73 milliards de dollars son indépendance énergétique et son avenir économique immédiat, voire sa souveraineté».
Le journal relève que le Forum d’affaires Algérie-UE à été mis à profit par le partenaire européen pour «tenter de faire pression sur l’Algérie pour une révision des contrats gaziers à long terme». Le ministre de l’Energie, Salah Kherbi, écrit le journal, a «réagi avec virulence» en déclarant qu’«on ne peut revenir sur ces contrats à long terme qui sont les seuls viables pour nous» car «l’exploration, l’exploitation (…) le transport, la retransformation et la distribution (…) nécessitent des investissements et les prêts sollicités pour ces financements sont sur le long terme (…), s’il y a des entreprises qui sont prêtes à faire ce genre d’investissements, on leur ouvre grand les portes et on est prêt à leur donner des contrats à court terme».
Sur le même sujet, El Watan titre à la une : «Marché européen du gaz .. l’Algérie mise en difficulté». «Les patrons des majors européennes du gaz et du pétrole, présents, hier, au Forum d’affaires algéro-européen, ont eu la langue bien pendue sur cette question», écrit le journal, relevant qu’«ils étaient nombreux à appeler à renégocier les contrats de long terme, remettant au centre des controverses un vieux desideratum auquel l’Algérie n’a jamais acquiescé».
Le journal rapporte lui aussi les propos de M. Kherbi lors d’un point de presse avec le commissaire européen au climat et à l’énergie, Miguel Aris Canete, en marge du Forum, et qui a notamment tenu à faire remarquer que «la satisfaction des besoins à long terme requiert des financements lourds sur toute la chaîne gazière. Lesquels financements sont tributaires d’un prix du gaz que seuls les contrats de long terme peuvent garantir».
Algérie Actualités met quant à lui en avant les déclarations du ministre relatives au développement des énergies renouvelables. Dans un article titré «Après le gaz, le solaire», le journal, citant M. Kherbi, écrit que «compte tenu du gisement solaire dont dispose notre pays, il ne serait pas normal qu’on n’exploite pas cette ressource».
Sous le titre: «L’Algérie un partenaire de confiance», El Moudjahid évoque le même sujet en écrivant que M. Canete considère que «l’Algérie fait partie des importants partenaires énergétiques de l’Union européenne, et le gaz algérien est nécessaire pour contribuer dans la démarche européenne de transition énergétique».
La lutte contre le terrorisme a été également l’un des sujets traités par plusieurs journaux, dont certains même, lui ont consacré leur une à l’instar de L’Expression qui annonce en grosses manchettes : «Elle ouvre le front de la cybercriminalité dans sa lutte contre le terrorisme.. ANP : la guerre sera totale». «Des cliquetis de culasses de kalachnikovs, à celui des souris d’ordinateurs, des bruits de bottes à celui des claviers, la guerre classique mute et prend de nouvelles appellations : la cyberguerre», écrit le journal dans un compte rendu sur le séminaire international sur la cybersécurité d’Alger (Sica), organisé mardi par le Commandement de la Gendarmerie nationale.
El Moudjahid s’est intéressé quant à lui à la plénière du Conseil de la Nation qui a débattu d’un projet de loi visant à compléter une loi datant de 1966 «par de nouvelles dispositions pour lutter contre le terrorisme transnational dont l’Algérie a souffert (…) notamment celui des combattants étrangers qui sont souvent encadrés par des réseaux criminels diffusant des idées extrémistes, notamment par le biais des NTIC».
Le rachat du journal El Khabar par l’homme d’affaires Issad Rebrab, est l’autre sujet qui continue de retenir l’attention des journaux. «Affaire El Khabar .. un test pour l’Etat de droit», écrit à la une El Watan, signalant que «le tribunal administratif de Bir Mourad Raïs doit statuer aujourd’hui sur l’affaire du rachat du groupe El Khabar après deux reports» alors que «des rassemblements de solidarité continuent à être organisés à travers le pays».
«Face à l’entêtement des affidés du pouvoir à imposer leur diktat, les responsables d’El Khabar se montrent confiants», assure le journal, ajoutant que «pour eux, si le politique ne se mêle pas de la justice, la transaction sera validée».
Liberté, aborde lui aussi le sujet en se demandant à la une : «affaire El Khabar-ministère de la Communication .. que fera le juge?». Dans son éditorial, le journal estime que «ce procès n’aurait jamais dû avoir lieu, dès lors qu’il s’agit d’une affaire strictement commerciale conclue en toute légalité et en toute transparence (…) le fait est que le ministère de la Communication a opposé son véto à la transaction, politisant, du coup, lui-même, et lui seul, l ‘affaire, quand bien même il s’entêterait à s’en défendre, mais sans convaincre ».
Le journal concerné, à savoir El Khabar, titre : «Rendez-vous de la dignité aujourd’hui à Bir Mourad Raïs». «El Khabar sera aujourd’hui de nouveau au rendez-vous face au tribunal administratif de Bir Mourad Raïs à Alger pour défendre son droit légitime à rester libre et indépendant (…) et tous les hommes libres qui ont adopté sa cause et en ont fait un symbole de la lutte pour la liberté d’expression seront à ses côtés», assure le journal..