Reporters sans frontières (RSF) appelle les autorités algériennes à libérer le journaliste incarcéré, Ihsane El Kadi, avec une grâce totale.
Le Chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune a annoncé avoir gracié plus de 8 000 prisonniers la semaine passée à l’occasion de la fête de l’indépendance du pays. « Selon le décret de grâce présidentielle, publié le 4 juillet, le journaliste Ihsane El Kadi pourrait en être bénéficiaire. Cependant cinq jours plus tard, l’incertitude demeure. Le journaliste est détenu dans la prison d’El Harrach, à Alger, depuis le 29 décembre 2022 », rappelle l’organisation.
« L’incertitude qui plane quant à la grâce ou non d’Ihsane El Kadi a un goût amer et ne doit pas se transformer en un horizon bouché. Ce journaliste n’a rien à faire en prison. Toute peine le privant de liberté, quelle que soit sa durée, est inique », a déclaré le représentant de RSF en Afrique du Nord, Khaled Drareni.
« Il est temps de mettre fin au calvaire que lui et sa famille vivent depuis maintenant plus de 18 mois. Nous appelons les autorités algériennes à le libérer par une grâce totale afin de rétablir la justice », a-t-il ajouté.
Pour RSF, Maintenir le directeur de Radio M et de Maghreb Émergent, Ihsane El Kadi, en prison, « arrêté arbitrairement en décembre 2022, est un signal dramatique des autorités ».
A noter que Radio M a dû cesser ses activités le 19 juin dernier, après la confirmation de la fermeture du média par la Cour d’Alger, le 13 juin 2024. Le mois de juin 2023, Ihsane El Kadi a été condamné en appel à sept ans de prison, dont cinq fermes et deux avec sursis.
Cette décision avait été assortie de la confirmation de la dissolution de la société Interface Media, éditrice des médias que gère Ihsane El Kadi, d’une amende de 10 millions de dinars, d’un dédommagement d’un million de dinars versé à l’Arav (Autorité de régulation de l’audiovisuel) et de la confiscation des biens saisis, pour avoir prétendument reçu des financements de l’étranger.
Le journaliste incarcéré avait écopé en première instance de cinq ans de prison, dont trois ans ferme, assortie d’une amende de 700 000 dinars.
Cette peine, injuste et choquante, qui est l’une des plus lourdes jamais prononcées contre un journaliste algérien, a choqué l’opinion publique nationale et internationale.