L’organisation de défense de la liberté de la presse, Reporters sans frontières (RSF), a appelé de nouveau le Chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune à accorder au journaliste incarcéré en raison de ses opinions, Ihsane El Kadi, une mesure de grâce totale.
« À l’approche de la date historique du 1er novembre qui marque le 70e anniversaire de la révolution algérienne, RSF appelle le président Tebboune, nouvellement réélu, à octroyer au directeur de médias emblématique une mesure de grâce totale. Il est temps de permettre à Ihsane El Kadi de retrouver les siens », a déclaré le Représentant de RSF en Afrique du Nord, Khaled Drareni dans un communiqué rendu public par l’organisme.
Pour lui, « il y a eu trop d’opportunités qui n’ont pas été saisies pour que justice soit rendue pour Ihsane El Kadi et sa famille, et pour redorer ainsi l’image de l’Algérie en matière de liberté de la presse ».
La peine du patron de presse algérien ayant été réduite, ce dernier était en droit de demander une liberté conditionnelle qui lui a été refusée sans motif. Ses avocats, qui ne désarment pas, misent également sur une possible grâce le 1er novembre prochain.
La commission d’étude des dossiers de liberté conditionnelle, siégeant à la prison d’El Harrach le 22 septembre 2024, a statué défavorablement sur la requête introduite par les avocats d’Ihsane El Kadi. La commission n’a pas explicité les motifs sous-tendant ce refus.
Il convient de rappeler qu’El Kadi avait précédemment bénéficié d’une commutation de peine, promulguée par le décret présidentiel n° 24-225 à l’occasion de la commémoration de l’indépendance nationale le 5 juillet 2024. Cette mesure avait réduit sa sentence initiale de cinq ans d’emprisonnement ferme à trois ans, eu égard à son âge excédant les 65 ans.
D’après ses avocats, le journaliste, ayant purgé vingt-et-un mois sur les trente-six de sa peine commuée, satisfait aux critères d’éligibilité pour une libération conditionnelle. Néanmoins, cette disposition lui a été refusée sans justification apparente.
Il est à noter que la liberté conditionnelle n’est pas une mesure exceptionnelle dans le système pénitentiaire algérien. Selon l’Agence Presse Service (APS), plus de 17 400 détenus ont bénéficié de cette disposition au cours de l’année 2024, soulignant ainsi le caractère atypique de la décision concernant Ihsane El Kadi.