Dix personnes au moins ont été tuées et 50 autres blessées dans une explosion qui s’est produite lundi dans le métro de Saint-Pétersbourg, rapporte la Commission nationale antiterroriste.
L’agence Interfax, qui cite une source non identifiée, indique que l’exploitation des images de vidéosurveillance a révélé que l’explosion avait été provoquée par une bombe dissimulée dans une valise. Un suspect aurait été filmé par les caméras de surveillance, ajoute Interfax.
La déflagration s’est produite à bord d’une rame qui circulait entre les stations Tekhnologichesky Institut (institut technologique) et Sennaïa Plochtchad. Dans un premier temps, des sources proches des services de secours locaux avaient évoqué deux explosions dans deux rames distinctes.
Un engin explosif a par ailleurs été découvert et neutralisé dans une autre station de métro de la ville, ajoute la commission dans un communiqué.
L’explosion s’est produite vers 14h40 (11h40 GMT), une heure où le métro n’est pas trop fréquenté. Des ambulances et des véhicules de pompiers ont aussitôt afflué aux abords de la station Sennaïa Plochtchad, survolée par un hélicoptère.
Le président russe Vladimir Poutine, qui se trouvait lundi à Saint-Pétersbourg pour une rencontre avec son homologue biélorusse Alexander Loukachenko, a déclaré en début d’après-midi que les circonstances du drame n’avaient pas encore été clairement établies. Toutes les hypothèses, y compris la piste terroriste, sont examinées.
« Les circonstances ne sont pas claires, c’est trop tôt. Nous examinons toutes les causes possibles, le terrorisme aussi bien qu’un crime de droit commun », a-t-il dit après s’être entretenu avec les chefs des services de sécurité.
Toutes les stations de métro de la ville ont été fermées, rapporte Interfax citant l’opérateur du réseau. A Moscou, des mesures de sécurité supplémentaires ont été prises pour protéger le réseau de transport souterrain.
Le site d’information Life News, premier à faire état de l’explosion, a diffusé des images de blessés allongés sur un quai ainsi que de la porte éventrée d’un wagon du métro. De nombreux passagers ont été touchés par des éclats de verre et de métal.
Des vidéos montrent des passagers allongés au sol recevant les premiers soins, d’autres fuyant les quais obscurcis par une épaisse fumée.
MENACES SPÉCIFIQUES DE L’EI
Les services russes sont depuis plusieurs mois en état d’alerte renforcée. La Russie, qui soutient diplomatiquement et militairement le régime de Bachar al Assad, a été spécifiquement visée par des menaces de l’organisation Etat islamique (EI) et les autorités redoutent le retour de combattants tchétchènes partis faire le djihad en Syrie.
Ces dernières années, la Russie a été la cible d’attaques menées par des militants tchétchènes. En mars 2010, le métro de Moscou avait été frappé par deux femmes kamikazes qui avaient tué au moins 38 personnes en déclenchant leurs ceintures d’explosifs au milieu des passagers de deux rames.
En septembre 2004, l’assaut donné contre un commando islamiste retenant des otages dont des enfants dans une école de Beslan, en Ossétie du Nord, avait fait plus de 330 morts. Deux ans plus tôt, en octobre 2002, une précédente prise d’otages dans le théâtre moscovite de la Doubrovka s’était soldée par la mort de 120 otages.