Il n’ y a pas eu de diner pour expliquer à Amar Saâdani qu’il devait quitter la tête du FLN au Comité central du lendemain. Des fuites de coulisses et des analyses au café presse politique de cette semaine. Comme on l’aime.
« L’homme qui est en charge de gérer le FLN pour le compte du président Bouteflika est le général Tartag » et c’est donc lui qui a signifié à l’ancien homme fort du FLN qu’il devait partir sur ordre du président de la république. C’est une nouvelle « tête » du café presse politique, Hadda Hazem, directrice d’El Fedjr, qui a apporté cette information ajoutant qu’il n’y a « pas eu de diner » entre les deux hommes (comme l’affirmait un article dans El Khabar). Le CPP spécial départ Saâdani, était particulièrement chargé de petites et grandes révélations notamment une en relation avec la première salve tirée par Amar Saadani en février 2014 sur le puissant (alors) patron du DRS, le général Toufik. Said Bouteflika avait demandé des explications au turbulent patron du FLN qui lui aurait, avant de raccrocher, rétorqué selon Akram Khraif « il faut voir avec Ammou Salah », en référence à Ahmed Gaid Salah, le chef d’Etat major et vice ministre de la défense. Question inévitable, en résonance avec un article du jour sur El Watan, signé Salima Tlemcani, Ahmed Gaid Salah est il vraiment le principal protecteur de Amar Saadani et dans ce cas est il le prochain sur la liste des « mises à la retraite » ? « Oui et non » ont répondu dans une parfaite dissonance les membres du CPP avec deux avis assez éloigné, celui de Hadda Hazem qui rappelle que Amar Saadani revendiquait dans son entourage sa proximité avec le chef d’Etat major et celui de Amar Khraif qui relativise cette « proximité » affirmant que Gaid Salah n’était pas d’accord avec le contenu violent de l’allocution du 05 octobre de Amar Saadani, qui a hâté sa déchéance. Tarik Hafid a évoqué les suites possibles à la chute de Amar Saadani « à un moment ou à un autre il faudra bien qu’il justifie ses biens en Algérie et en France et son train de vie ». Pour rappeler que l’instruction judiciaire du détournement de la Générale des Concessions Agricoles (GCA) où il est cité en tête de liste, pend toujours au dessus de sa tête.
RadioM nominée chez RSF sous oracle de 5e mandat
Le CPP s’est penché dans la foulée sur la montée du thème naissant « 5e mandat ». « S’il est en vie il le fera » tranche Hadda Hazem en parlant du président Bouteflika ; « quel est le militant du FLN qui va venir aujourd’hui face à une caméra et parler d’un autre président ? » surenchérit Akram Khraif. Un enjeu, le 5e mandat, pondéré par El Kadi Ihsane qui pense que le président bouge plus parce qu’il se sent mieux, mais que les premiers enjeux sont, pour le pouvoir, la question de la conjoncture périlleuse qui s’installe sur le plan économique et social bien avant l’échéance encore lointaine d’avril 2019. Le café presse a déploré la sortie anachronique de Bouteflika « sur la presse électronique », un univers que le président de la république « ne comprend pas », selon El Kadi Ihsane : « avant de vouloir réguler une industrie des contenus numériques en Algérie il faut la créer. Elle n’existe pas encore ». C’est d’ailleurs pourquoi l’Algérie est un nain de l’information. Khaled Drareni, de retour d’un atelier de Reporter sans frontière, a Tunis, a ensuite engagé un échange sur l’Etat des libertés de la profession en Algérie. Pas bon. La preuve ? RadioM est nominée pour le prix RSF de la liberté de la presse dans la région de l’Afrique du nord. En Algérie les fréquences FM sont toujours fermées aux radios privées. De même que les télévisions privées ont encore un statut de télévisions étrangères.
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