De passage mardi sur RadioM dans l’émission l’invité du direct, Saïd Ighilahriz, directeur d’Ecothenics, cabinet spécialisé dans les études économiques, estime que les chiffres de l’Office national des statistiques (ONS) occultent la part importante du privé dans la croissance. Hors hydrocarbures, la production du secteur privé supplante celle du public.
Sur Radio M, Saïd Ighilhariz s’est livré à un décryptage des chiffres de la croissance, de plusieurs indices de productions, de consommation et de l’émergence d’un nombre d’acteurs privés.
S’appuyant sur une enquête récente de l’Office National des Statistiques (ONS), Ighilhariz note que dans le secteur public, l’Algérie a enregistré au cours du premier semestre 2016, une croissance de 4,3% pour l’industrie hors hydrocarbure et de 2,1% pour l’industrie manufacturière. Pour l’analyste, il s’agit en soi d’une performance l’industrie publique était depuis des années dans une tendance négative.
Pas d’effet « massif » du contexte pétrolier
Quid de l’économie algérienne qui entame sa troisième année de chute des recettes pétrolières amenant les pouvoirs publics à prendre des mesures allant du contingentement des importations aux restrictions des dépenses notamment dans le domaine des équipements ?
Pour Saïd Ighilhariz, «l’impact de la politique économique suivie sous ‘’la conjoncture pétrolière’’ n’apparait pas de manière très claire. » En se basant sur l’indicateur ‘’le plus intéressant’’ qui est la croissance hors hydrocarbure, il note qu’il « il n’y a pas d’effet massif ». Une «croissance relativement importante » a été maintenue a-t-il relevé. Il a rappelé que le taux de croissance a évolué de 5,7% en 2014 à 5% en 2015 et il sera « à peu près autour de 4% en 2016. »
«La production dans le secteur privé est systématiquement supérieure à celle du secteur public » a soutenu M. Ighilahriz. Le secteur privé «prend plus d’importance dans la croissance du pays, beaucoup plus qu’il n’apparait dans les chiffres de l’ONS ».
A propos de ces chiffres, M. Ighilahriz souligne l’existence d’une « petite enquête sur un petit échantillon » faite par cet office. « Je crois que l’ONS a une petite enquête sur un petit échantillon mais il ne publie pas les résultats. »
Auparavant, « l’ONS publiait quelques résultats de cette enquête non pas sur la production elle-même mais plutôt l’indice des prix à la production industrielle » ajoute l’Invité, et « depuis deux ans l’ONS ne le publie plus »
Dans l’industrie publique, « il y a deux ou trois industries qui font de bonnes performances » en matière de croissance et qui compensent les autres industries. Il s’agit notamment selon Ighilahriz de « l’industrie des matériaux de construction qui se tient bien et, l’industrie chimique qui a un bon taux de croissance. »
Dans le domaine des services, il relève que si Air Algérie annonce qu’une légère hausse de son chiffre d’affaire et une petite croissance, cela tient à l’émergence d’opérateurs privés qui prennent des parts de marché. Loin du fait que le secteur souffre d’une baisse d’activité. Dans les services (hors transport), l’indice des prix à la consommation des prix à la consommation est « assez élevé » ce qui dénote d’une « tension offre/demande ».
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