Selon Madame Neghza,« c’est à travers l’engagement de ses acteurs économiques que l’Algérie peut tirer bénéfice de sa position au sein de Businessmed ».
Vous venez d’être désignée Présidente de Businessmed, une organisation qui regroupe 22 confédérations d’entreprises issues des pays du pourtour méditerranéen. Ce poste a-t-il changé quelque chose dans votre parcours de chef d’entreprise et de présidente d’un syndicat patronal ?
Je vous remercie pour l’intérêt que vous manifestez pour mes activités en tant que présidente de Businessmed. En fait, Businessmed compte effectivement 22 organisations patronales mais issues de 19 pays du pourtour méditerranéens et non 22 pays, la Turquie et le Liban étant représentés par plus d’une organisation. Le poste de Présidente de Businessmed m’honore et constitue une fierté pour toute l’Algérie. Cependant, je continue à lutter aux côtés de mes collègues du Patronat, pour le développement économique du pays, en espérant une amélioration du climat des affaires. De plus, il faut dire que le poste de Présidente de Businessmed m’impose de nouveaux défis et je dois avouer que mon temps de repos s’est considérablement amenuisé.
Quelle sont vos priorités en tant que Présidente de Businessmed ?
Les deux rives de le Méditerranée sont aujourd’hui confrontées aux mêmes défis géostratégiques, économiques et sociaux comme la migration, le chômage des jeunes, les transformations induites par la technologie et le changement climatique, la nécessité d’améliorer l’environnement des affaires. Ces défis ne peuvent être relevés sans un engagement ferme et durable des employeurs aux côtés des autres acteurs de la gouvernance que sont les gouvernements et les travailleurs à travailler main dans la main pour apporter ensemble les réponses appropriées qui s’imposent. Dans le même temps, les changements en cours dans nos sociétés et nos économies offrent de multiples opportunités d’investissement et de développement des entreprises de toutes tailles. Les organisations d’employeurs ont un rôle important à jouer dans ce contexte. Elles représentent la voix des entreprises. Elles sont une force de propositions unique pour développer des politiques favorisant le développement de l’investissement et la création d’entreprises, l’amélioration des qualifications des travailleurs pour les nouveaux métiers et la promotion de la cohésion sociale. Businessmed, en tant que plateforme de coopération multilatérale et levier pour le dialogue méditerranéen et l’intégration socio-économique offre un cadre unique aux 22 confédérations nationales pour échanger leurs expériences en matière de traitement des défis de l’heure et développer leurs liens pour une coopération économique renforcée au profit de l’investissement et de la création de richesse et d’emplois. Au cours de mon mandat, qui s’étalera jusqu’à 2020, je travaillerai notamment sur la migration circulaire, sur la responsabilité sociale des entreprises, niveau sur les nouvelles technologies et leur impact sur le fonctionnement des entreprises ainsi que sur le développement du secteur privé et de la culture de l’entreprenariat notamment parmi les jeunes et les femmes. Nous sommes sur tous les fronts car le développement est une problématique très complexe qui nécessite un plan d’action global qui intègre tous les paramètres.
Comment comptez-vous faire profiter l’Algérie ?
L’Algérie fait partie de Businessmed et bénéficie des mêmes opportunités offertes, au même titre que les autres pays membres. La CGEA, qui en est membre, peut constituer une rampe de lancement pour les opérateurs économiques algériens qui souhaiteraient aller à la recherche d’opportunité d’investissement avec des partenaires de la région. Nous sommes là pour les accompagner et les aider. Aussi, je les encourage à venir prendre attache, pour mieux connaître cette association et pouvoir en tirer profit. C’est à travers l’engagement de ces acteurs économiques que l’Algérie peut tirer bénéfice de cette position.