«Le Premier ministre a lui-même dit qu’il n’était pas pour garder le Conseil National de l’Investissement.» C’est ce que M. Samy Boukeila a affirmé lors d’un passage sur Radio M, en faisant un débrief de la dernière Tripartite. Concernant la perte des recettes des exportations algérienne, Boukaila a expliqué comment une convertibilité du dinar peut constituer un effet attractif des capitaux étrangers.
Une convertibilité du dinar créera une attractivité des fonds étrangers nécessaires au financement de l’économie nationale, qui se trouve en manque de ressources financières. C’est l’idée que soutient M. Samy Boukeila, cofondateur de CARE et Pdg de BKL industrie.
Cette éventualité sera positive pour l’économie nationale sur le long terme, malgré le danger de fuite massive de capitaux vers l’étranger. « Il est vrai que le premier effet sera une fuite de capitaux massive » reconnait Boukaila, « mais le fait de montrer aux détenteurs de capitaux (Algériens ou étrangers) que notre marché est libre, que l’entrée et la sortie de ce marché est libre, ils se rendront compte que le taux de rendement ailleurs est dérisoire par rapport à celui de notre pays» soutient-il. Selon ce chef d’entreprise cette convertibilité est faisable et envisageable, car les rendements sur capitaux sont plus lucratifs en Algérie qu’ailleurs. « Parce que ce pays est encore à construire, parce que le taux de croissance que nous attendons est de 7%. Aujourd’hui le taux de rendement (retour sur capitaux) peut atteindre les 15%. On trouve un taux de rendement meilleur en Algérie par rapport à des pays avancés » a soutenu M. Boukaila.
Le manque de clarté de la Tripartite 2016
Le cofondateur de CARE est revenu sur quelques faits de l’actualité économique notamment, sur la dernière Tripartite et le « nouveau modèle économique » présenté par le gouvernement Sellal. « On nous a expliqué que ce n’est pas un nouveau modèle économique mais plutôt un nouveau modèle de croissance » souligne l’invité de l’Etretien. Cette précision terminologique (économique/croissance) reviendrait à un souci doctrinal selon les représentants du gouvernement. Car en parlant de modèle économique on laisse place à un débat doctrinal, remettant en cause -entre autres- l’aspect social, selon les explications qu’a reçu M. Boukaila.
Selon Boukaila le gouvernement a eu une certaine prise de conscience par rapport à l’importance de l’acte d’investir. Toutefois, il regrette le manque de clarté en matière de mise en œuvre de ce « modèle ». « Dans la pratique, on n’a pas vraiment compris comment ça allait se faire » déclare-t-il, ajoutant que « tout ce qu’on a compris, c’est qu’il y aura un nouveau code de l’investissement pour faciliter l’acte d’investir ». Outre cet octroi d’avantages aux investisseurs, M. Boukaila a déclaré que le Premier ministre Sellal s’est dit opposé à la pérennisation du Conseil National d’investissement (CNI). En effet, selon Boukaila « le Premier ministre a lui-même dit qu’il n’était pas pour la garde du CNI » lors de la Tripartite 2016.
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