« La ZLECAf (Zone de libre-échanges continentale africaine) est fondamentale pour le développement du commerce intra-africain, mais si les chemins de fer, les ports ne sont pas faits ou bien les bateaux prennent 3 semaines pour acheminer les marchandises, cette ZLECA ne servirait à rien », a déclaré le professeur Ha-Joon Chang, enseignant de l’économie à l’université de Cambridge (UK), lors du premier panel du sommet annuel de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), qui se tient actuellement à Moscou en Russie.
Le professeur Ha-Joon Chang, auteur de Bad Samaritans: The Myth of Free Trade and the Secret History of Capitalism (Bloomsbury; 2008), a mis en garde contre le « trop de protectionisme dans le commerce des pays du continent ». Par contre, il a insisté sur l’importance du développement des infrastructures.
Pour sa part, Pr. Irina Abramova, directrice de l’institut des études africaines à l’académie des sciences à Moscou, a indiqué que les chercheurs de son institut ont toujours mis l’accent sur le rôle de l’Afrique dans le commerce international. Selon elle, « l’Afrique joue le même rôle que celui de la Chine durant les années 80 ».
Les ressource de l’Afrique sont l’objet des convoitises des pays développés. Dans ce cas, si les pays africains travaillent chacun de son côté, ils seront faibles, mais s’ils collaborent entre eux, cela les rendra plus fort », a-t-elle assuré.
Le Pr. Abramova a indiqué qu’il y a des « règles générales qui s’appliquent pour réussir une vraie intégration continentale. D’abord, l’émergence de la classe moyenne et aussi la création des facilitations de déplacement des personnes », parce que, sans cela, « il n’y aura pas de succès pour le projet de la création de la zone de libre-échanges ».
Albert M. Muchanga, commissaire du commerce et industrie à la commission de l’Union africaine a mis l’accent sur les disposition de protection des zones de commerce régionales. Un point qui suscite des inquiétudes auprès de plusieurs pays qui sont déjà membres de zones commerciales. A ce propos, il a déclaré que l’Union africaine a demandé aux pays membres de zones tierces qu’ils « devront informer les pays membres de l’UA des accords qu’ils ont déjà signé ».
Il a aussi rassuré que ce point sera discuté lors du sommet extraordinaire des chefs d’Etats prévu le 7 juillet prochain à Niamey au Niger». Il a ajouté qu’il y a beaucoup de points à relever pour parvenir à un accord définitif ».
Ce forum annuel est un événement de haut niveau, réunissant des responsables politiques, commerciaux pour débattre des questions de commerce international, d’industrialisation, des exportations et de la stabilité financière et son efficacité. Il a été rehaussé par la présence du ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie.
Pour rappel, la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) a été nommée « banque africaine de l’année », lors d’une cérémonie organisée en marge des Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD) le 11 juin à Malabo, en Guinée équatoriale.
De notre envoyé spécial à Moscou, Aboubaker Khaled