Les présidentielles tunisiennes ont pris fin. La participation a été estimée à 64,6%, un taux jugé « honorable » par Chafik Sarsar, président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections.
La journée électorale du 23 novembre s’est terminée et le dépouillement a commencé. On parle déjà de la tenue d’un deuxième tour des présidentielles. Selon de premiers sondages effectués auprès des électeurs et rapportés par des médias tunisiens, Béji Caïd Essebsi arrive en tête avec 42,7% des voix exprimées, suivi du président de la République sortant, Moncef Marzouki, avec près de 32,6% des voix, et du candidat du Front populaire (gauche) Hamma Hammami, avec 10% des voix.
Moncef Marzouki a invité, dimanche soir, Béji Caïd Essebsi à un débat télévisé et exprimé son voeu que ce dernier relève le défi. Il a appelé les Tunisiens, depuis la terrasse de son QG de campagne dans la banlieue de l’Ariana, à Tunis, à faire barrage au retour de « l’ancienne machine de falsification et de truquage ».
Un taux de participation de près de 30% à l’étranger
La participation a atteint 64,6% selon Chafik Sarsar, président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), qui a estimé que ce taux était « honorable » dans une déclaration rapportée par la presse tunisienne. L’ISIE doit annoncer les résultats avant le 26 novembre et confirmer ainsi ou infirmer la tenue d’un deuxième tour fin décembre.
Le plus fort taux de participation a été enregistré dans la circonscription de Tataouine (Sud), avec 73,2%, et le plus faibledans la circonscription de Jendouba (Nord-est), avec 52,8%.
Le taux de participation aux présidentielles à l’étranger a atteint 29,68% selon l’ISIE, citée par l’agence Tunis Afrique Presse (TAP). Le plus fort taux a été enregistré dans la circonscription de France 1, avec 46%, et le plus faible dans la circonscription d’Italie avec 11,32%.
Un scrutin sous haute sécurité
100.000 agents de sécurité (police, armée, garde nationale…) sont mobilisés sur l’ensemble du territoire tunisien pour sécuriser le déroulement du scrutin. Deux postes-frontières ont été fermés jusqu’au 24 novembre. Il s’agit du poste de Ras el Djerid et de Dehiba (frontières avec la Libye).
69 de ces bureaux, situés dans les régions de Djendouba, El Kaf et Al Gasrine, ont ouvert seulement de 10 heures à 15 heures pour « des raisons de sécurité », selon le site internet de l’ISIE.
27.000 observateurs
27.000 observateurs accrédités par l’ISIE sont mobilisés sur l’ensemble des bureaux de vote. L’observatoire Chahed, en a mobilisé, quant à lui, 3.028.
23 candidats sont en course pour le Palais de Carthage. Selon les différents sondages et les observateurs, ces élections seront serrées entre l’actuel président par intérim, Moncef Marzouki, et Bédji Caid Essebsi, le leader de Nidaa Tounes, parti vainqueur des législatives du 26 octobre 2014.
Dépassements
Un membre de l’Instance régionale indépendante pour les élections ( IRIE), Mohamed Mansri, a déclaré à 14 heures 30 à la radio tunisienne Mosaïque FM, que le président du centre de vote à Ragueb (Sidi Bouzid), a été agressé par les partisans d’un candidat à la présidentielle, et que cette agression a nécessité l’intervention des agents de l’ordre.
La semaine dernière, des partisans du parti Nidae Tounes, vainqueur des dernières législatives d’octobre 2014, ont accusé ce même chef de centre d’absence de neutralité face aux candidats aux présidentielles. Des directeurs de bureaux de vote ont été suspendus pour raisons « d’incompétence ». Des cas d’usurpation d’identité et de rachat de voix ont été observés.