Le secteur de l’aviculture traverse une crise sans précédent, et la situation ne fait que s’aggraver. Après une chute significative des prix du poulet de chair, qui ont atteint des niveaux historiquement bas par rapport au coût de revient, c’est désormais le poussin de poulet qui subit les conséquences de cette crise.
Les prix de vente des poussins ont récemment baissé, se négociant entre 20 et 35 DA, un tarif défavorable pour les propriétaires de couvoirs. Cette situation les pousse à fonctionner à perte, allongeant ainsi la liste des victimes de cette crise qui touche l’ensemble du secteur.
La baisse des prix du poussin est directement liée à la décision de certains aviculteurs de suspendre temporairement leur activité. Face à la chute des prix du poulet de chair, beaucoup d’entre eux ont choisi de réduire leur production, ce qui a eu un impact immédiat sur la demande de poussins. Moins d’aviculteurs en activité signifie une demande réduite, entraînant ainsi une chute des prix de vente. Ce cercle vicieux met en péril non seulement les couvoirs, mais également l’ensemble de la chaîne de valeur de l’aviculture.
Une importation de trop
Ce qui a aggravé la situation, c’est la décision du gouvernement d’importer d’importantes quantités de poulet congelé en provenance du Brésil, en prévision du mois sacré du Ramadhan. Cette mesure a semé le doute parmi les aviculteurs locaux, qui craignent que l’afflux de produits importés ne vienne encore plus perturber le marché. Les inquiétudes portent sur la capacité des producteurs locaux à rivaliser avec le poulet importé, souvent vendu à des prix plus compétitifs. Cette incertitude alimente un climat de méfiance et de désespoir au sein de la profession.
Si cette situation persiste, elle risque d’entraîner d’autres acteurs de la filière avicole dans la crise. Les producteurs d’aliments pour bétail, qui dépendent de la santé du secteur avicole, pourraient également souffrir de cette situation. Les transporteurs de poulet vivant, qui jouent un rôle clé dans la logistique de la filière, risquent de voir leur activité diminuer. De plus, les vétérinaires, qui assurent la santé des animaux, pourraient également être affectés par la baisse de la demande.
La crise qui affecte le secteur de l’aviculture s’amplifie, avec des conséquences potentiellement désastreuses pour l’ensemble de la chaîne de valeur. Les aviculteurs, déjà en difficulté, doivent faire face à des prix de vente insoutenables, tandis que les mesures gouvernementales d’importation ajoutent une pression supplémentaire. Il est crucial que des solutions soient rapidement mises en place pour soutenir ce secteur vital et éviter un effondrement total.