La solution au problème de la surfacturation consiste à dévaluer le dinar pour faire en sorte que les importateurs n’aient plus aucun intérêt à surfacturer, assure l’économiste.
« L’importateur est incité à pratiquer la surfacturation car elle lui permet de réaliser des plus-values conséquentes», selon l’économiste Samir Bellal. Le ministre du Commerce, Mohamed Benmeradi avoue que le phénomène de la surfacturation existe et fait saigner l’économie algérienne, rejoignant ainsi feu Bekhti Belaib qui avait annoncé, au temps où il était responsable du secteur, que la surfacturation représente 30% des importations de l’Algérie. Selon lui, la situation est très grave. Toutefois, malgré l’ampleur des dégâts qu’occasionne cette pratique, le gouvernement reste impuissant, en raison notamment, explique-t-il, de l’absence de statistiques.
Pourtant, de l’avis de plusieurs économistes et experts financiers, le moyen le plus efficace de lutter contre la surfacturation dans le commerce extérieur, c’est « la dévaluation du dinar ». « On lutte contre la surfacturation dans les importation en dévaluant le dinar. C’est la seule façon », estime Samir Bellal, économiste. En effet, selon lui, « tant que le dinar est surévalué, il y aura surfacturation des importations, et sous-facturation des exportations ». « La surfacturation est tout ce qu’il y a de rationnel comme pratique. L’importateur est incité à pratiquer la surfacturation car elle lui permet de réaliser des plus-values conséquentes. Ce n’est pas l’importateur qu’il faut blâmer, mais l’Etat. C’est la politique de l’Etat en matière de change qui est en cause », explique-t-il.
« L’Etat ne veut pas éradiquer la surfacturation »
Samir Bellal, pour qui la solution au problème de la surfacturation est évidente et consiste simplement à dévaluer le dinar pour faire en sorte que les importateurs n’aient plus aucun intérêt à surfacturer, « l’Etat ne veut pas s’attaquer au problème sérieusement ». « L’Etat ne veut pas s’attaquer au problème car une dévaluation entrainera à coup sûr une hausse générale des prix. Si l’Etat dévalue jusqu’à un niveau d’équilibre, les operateurs ne seront plus incités à pratiquer la surfacturation car l’opération perdra sa raison d’être», affirme-t-il.