Selon Othmani, la visibilité que peut avoir un chef d’entreprise, à travers des interventions publiques et à travers des distinctions, lui permet de changer positivement son image aussi bien auprès des institutions qu’auprès de la population.
Le patron de NCA-Rouiba vient de recevoir le titre de chevalier de la Légion d’honneur en France pour son engagement dans la société civile pour l’amélioration du climat des affaires, la diversification et la désintoxication de l’économie algérienne, l’émancipation de l’entreprenariat. « Cette distinction m’honore en tant que chef d’entreprise engagé pour l’amélioration de l’environnement des affaires dans le pays et la région. C’est une reconnaissance d’un parcours d’engagement de plus de 15 ans que je mène aussi bien en ma qualité de chef d’entreprise qu’en tant acteur au sein du Care et de bien d’autre think-tank en Algérie et ailleurs », estime Slim Othmani, contacté par Maghreb-Emergent.
« Ma distinction en France est porteuse d’un message à l’adresse l’Algérie »
Interrogé sur le fait d’être honoré en France alors que nombre de ses projets subissent des blocages en Algérie et que ses interventions publiques sont boycottées par certains médias, notamment publics et parapublics, il a trouvé cela regrettable. Toutefois, évitant de dramatiser la situation, il en a expliqué les ressorts. « L’homme d’affaires représente une entité qui n’est pas encore totalement reconnue chez nous. C’est un problème de mentalité que nous avons hérité des premières années de l’indépendance et des choix politiques et économiques qui ont marqué cette période. En Algérie, on honore les artistes, les Moudjahids, les acteurs, les sportifs mais pas les hommes d’affaires et les acteurs de la société civile», a-t-il indiqué.
M. Othmani a, par ailleurs, estimé que la distinction qu’il a reçue est porteuse d’un message de la part des Français. « A mon avis, le fait que je sois honoré en tant qu’acteur économique qui milite pour la diversification et la désintoxication pétrolière de notre économie en France veut dire que les Français veulent coopérer avec une Algérie dont l’économie est diversifiée, dynamiques et dont les règles de fonctionnement sont claires et en phase avec les exigences de notre temps », a-t-il ajouté.
« Des milliers d’hommes d’affaires algériens méritent des distinctions »
Concernant les effets qu’une distinction peut produire sur le terrain, le patron de NCA-Roubia estime qu’ils sont nombreux. « Les chefs d’entreprise ont besoin d’avoir une visibilité, surtout dans un pays comme le nôtre où ils sont perçus, très souvent comme des parasites. La visibilité que peut avoir un chef d’entreprise, à travers des interventions publiques et à travers des distinctions, lui permet de changer positivement son image aussi bien auprès des institutions qu’auprès de la population.
Cette visibilité a une vertu d’accélération du processus de mutation des mentalités vers plus d’ouverture et une meilleure acceptation du chef d’entreprises comme acteurs légitimes à part entière », a-t-il analysé. D’où, insiste-t-il, la nécessité de donner une visibilité, par tous les moyens disponibles, aux opérateurs économiques et aux acteurs qui militent pour l’amélioration du climat des affaires et la diversification de l’économie. « Il y a des milliers d’opérateurs qui méritent plus que mois la distinction que je viens de recevoir en France. Ce sont des hommes qui travaillent pour que l’Algérie avance en tenant compte de leurs responsabilités sociales, sociétales et morales. Ces hommes, il faut que l’Algérie leur donne la visibilité qu’ils méritent», a-t-il recommandé.