« Les subventions, en tant que telles, ne sont pas un mal absolu » a soutenu l’économiste et ex-ministre du commerce M. Smail Goumeziane lors de son passage lundi à l’émission l’invité du direct de RadioM (voir la vidéo à partir de la 38ème mn). C’est une question à aborder avec prudence mais sans tabou.
« Tous les pays du monde (même les USA) utilisent des politiques de subvention, comme un outil économique » souligne-t-il, la question doit être approchée avec prudence mais sans tabou.
« Quand on parle de subvention, il faut prendre en compte le pourquoi on subventionne tel ou tel segment de l’économie » indique-t-il en relevant qu’en Algérie ces subventions, notamment dans l’énergie, engendrent une « une série d’inconvénients» d’où la volonté du gouvernement de mettre en place la délicate mesure de « ciblage de subvention ».
L’invité du direct de la Radio M a relevé que même les subventions de l’énergie peuvent être un élément attractif pour l’investissement. Le fait que l’attractivité de l’Algérie pour les investisseurs malgré cette énergie bon marché s’explique par le fait que ce critère ne suffit pas à lui tout seul. Il cite des facteurs dissuasifs, la règle du 51/49%, le cout du travail, la bureaucratie.
Un ciblage des subventions trés délicat
Les inconvénients indéniables associés aux subventions notamment au gaspillage qui découle de leur caractère général imposent bien entendu une politique de « ciblage ». Pour lui, il n’est pas normal que le chauffeur de taxi qui a besoin de l’essence pour son véhicule paye le même prix que « celui qui utilise son véhicule pour aller se promener le week-end à Bouchaoui ».
Mais, souligne-t-il, le ciblage des subventions ne doit pas être mené de manière bureaucratique. « Il faut faire participer tous les gens concernés par la subvention. » « Il faut absolument que le ciblage fasse un minimum de consensus au niveau national car, la question est extrêmement sensible » averti Smail Goumeziane.