Le président américain, Joe Biden, accueille à partir de ce mardi de nombreux dirigeants africains pour un sommet à Washington DC, la capitale fédérale.
Par Meziane Isli
Annoncé déjà en juillet dernier, ce sommet, le second après celui sous la présidence d’Obama en 2014, vise essentiellement à revitaliser les relations entre les Etats-Unis et le continent africain.
Il s’agit pour les américains de renforcer leur coopération avec un continent, certes plein de promesses en raison de sa richesse, mais éprouvé par la pandémie et les conséquences de la guerre en Ukraine. Un continent où depuis quelques années la Chine se déploie à travers des investissements colossaux et où la Russie et la Turquie renforcent leur présence.
«Les États-Unis accordent la priorité à notre relation avec l’Afrique dans l’intérêt de nos intérêts mutuels et de notre partenariat face aux défis mondiaux », a déclaré Molly Phee, secrétaire d’État adjointe aux affaires africaines, à des médias locaux, peu avant le sommet. «Nous sommes très conscients, encore une fois, de l’histoire de la guerre froide, nous sommes conscients, encore une fois, de l’impact délétère du colonialisme sur l’Afrique, et nous cherchons soigneusement à éviter de répéter certaines des erreurs de ces époques antérieures», a-t-elle dit, comme pour suggérer en demi-mots que l’Afrique ne sera pas un terrain de confrontation entre les superpuissances. Au cours de ce sommet, il sera question notamment de la sécurité alimentaire, impactée durement par le conflit en Ukraine, des questions environnementales, de démocratie et de gouvernance. Comme pour souligner l’engagement américain vis-à-vis de l’Afrique, il est attendu à ce que le président Joe Biden annonce le soutien de son pays à l’intégration de l’union africaine dans le G20. En septembre dernier, déjà, Joe Biden, dont l’approche tranche singulièrement avec son prédécesseur, avait plaidé en faveur de l’Afrique pour obtenir un siège permanent au conseil de sécurité.
« Il est plus que temps que l’Afrique ait des sièges permanents à la table des organisations et initiatives internationales », a affirmé Judd Devermont, conseiller présidentiel et responsable « afrique » du conseil de sécurité nationale, cité par les médias. « Nous avons besoin de davantage de voix africaines dans les conversations internationales à propos de l’économie mondiale, la démocratie et la gouvernance, le changement climatique, la santé et la sécurité », a ajouté Devermont pour qui « cette décennie sera décisive ». « Et les années à venir vont déterminer la manière dont sera réorganisé le monde », estime-t-il. Selon lui, l’administration Biden «croit fermement que l’Afrique aura une voix déterminante ». Dans une analyse publiée lundi, le Washington post estime que les dirigeants africains chercheront à ce que Biden prenne des engagements majeurs lors du sommet, notamment l’annonce de sa première visite présidentielle en Afrique subsaharienne, des efforts pour renforcer l’économie du continent grâce aux investissements et au commerce du secteur privé.
Plusieurs responsables africains, à l’exclusion de certains pays théâtres de coups d’Etat, sont attendus dont le président égyptien. L’Algérie devrait être représentée par son Premier Ministre, Aymen Benaberrahmane.